Phacet lève 4 millions d'euros pour mettre l'IA à la portée des PME et des ETI
Ciblant dans un premier temps le retail, la start-up française compte étendre son offre pour adresser également l'industrie et la finance
L'éditeur de logiciel français Phacet boucle son premier tour de table. A hauteur de 4 millions d'euros, il a été réalisé auprès de 148 business angels. Parmi eux on relève Des Traynor (Intercom), Florian Douetteau (Dataiku), Philippe Corrot (Mirakl) ou encore Rodolphe Ardant (Spendesk). A leur côté figurent huit fonds d'investissement : Motier Ventures, Aglaé Ventures, Emblem, Origins, Kima, Financière Saint James, Robin Capital et BetterAngle.
Lancé en mars 2024, Phacet édite une plateforme modulable par fonction métier. Son ambition ? Accompagner les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire sur le terrain de l'IA, un domaine qui se révèle pour elles des plus complexes à appréhender, notamment compte tenu de la richesse de son écosystème de fournisseurs. "Nous avons commencé dans le retail avec Smartbox (un leader français du cadeau d'expérience, ndlr)", explique Nicolas Marchais, CEO de Phacet. "Dans le cadre de ce projet, nous avons par exemple développé un outil d'automatisation de la gestion de catalogue. Via l'IA, nous automatisons la création d'un nouveau produit, sa mise à jour, la traduction de sa fiche en plusieurs langue..."
Cibler toutes les fonctions de l'entreprise
Phacet a pour vocation d'adresser toutes les fonctions de l'entreprise. C'est le cas de la fonction financière, sur le terrain de la réconciliation bancaire par exemple. Mais aussi de la fonction RH pour diffuser de l'information aux employés. Ou encore de la fonction commerciale pour améliorer la prospection. Au-delà des missions qu'il propose à ses clients sur une durée d'un an et demi, Phacet a aussi pour but de les accompagner sur le temps long . "L'IA s'inscrit dans une réflexion stratégique de transformation de l'entreprise sur le long terme. Nous serons par conséquent amenés à suivre les équipes dans le temps pour leur permettre de s'adapter à un domaine en perpétuel évolution et un paysage concurrentiel qui peut être lui aussi très mouvant", explique Nicolas Marchais.
"On commence par diagnostiquer la situation et pointer du doigts les ROI potentiels avant de travailler sur la solution en elle-même"
En amont, Phacet sensibilise ses clients sur ce que permet de produire l'IA. La start-up agence ensuite ses différents modules pour personnaliser la réponse à chaque problématique. "On commence par diagnostiquer la situation et pointer du doigts les retours sur investissement potentiels avant de travailler sur la solution en elle-même", détaille le CEO. En bout de course, une fois les différents outils connectés et agencés, Phacet se rémunère via un système d'abonnement sur le modèle d'un éditeur SaaS (pour software as a service).
En coulisse, la plateforme s'adosse à une bibliothèque de connecteurs pour intégrer les données en amont. Ensuite viennent des large language models mais également des modèles de machine learning prédictif plus classiques. En aval, la solution se décline sous forme d'interfaces utilisateur diverses pour faciliter la consommation de ces IA, depuis des chabots jusqu'à des API en passant par des applications plus classique de type tableur par exemple.
L'Europe en ligne de mire
Pour la suite, Phacet entend s'attaquer à d'autres secteurs d'activité. Ses cibles prioritaires ? L'industrie et la banque-assurance. En parallèle, la jeune pousse souhaite développer encore sa librairie de connecteurs et intégrer un nombre croissant de modèles. Pour parvenir à ces différents objectifs, la start-up compte faire grossir son équipe qui représente pour l'heure une quinzaine de salariés en recrutant notamment des chercheurs en IA.
Pour l'heure, Phacet se concentre sur le marché français. Mais en 2025, l'entreprise entend bien se développer aussi à l'international en commençant par l'Allemagne et le Royaume-Uni. "L'Europe représente 700 000 PME et ETI. C'est ce marché que nous voulons cibler à terme", anticipe Nicolas Marchais. "Pour ce faire, nous nous appuierons sur nos investisseurs allemands, anglais, espagnols et italiens." Phacet ne s'en cache pas. Il a pour ambition de devenir "a minima" un leader européen de l'IA.