Safe Cities : sécuriser au rythme du numérique

L'utilisation de technologies de plus en plus sophistiquées pour assurer la sécurité et le bon fonctionnement des villes est maintenant une réalité, grâce aux progrès de l'intelligence artificielle, du Machine Learning, des données, du cloud computing et des puissants systèmes de gestion vidéo.

Et ce, notamment grâce aux progrès du Machine Learning (Intelligence Artificielle), la capacité de gérer les données non structurées (Big Data), du Cloud Computing et des systèmes de gestion vidéo (VMS). La technologie offre un bond en avant spectaculaire en transformant la façon dont la police recueille des preuves, effectue des analyses médico-légales ou lutte contre la criminalité. Simultanément, des systèmes avancés d'analyse de données et de vidéo contribuent à assurer la sécurité de nos rues. Prévenir les dangers pour les piétons, en cartographiant par exemple les déplacements dans un espace public et en surveillant les transports publics pour détecter les situations dangereuses. L'intégration de la technologie dans toutes nos villes les rend intelligentes. Et les villes intelligentes sont, en fin de compte, des villes plus sûres. Grâce à la technologie, les urbanistes peuvent créer des paysages urbains plus sûrs, la police et le personnel de sécurité peuvent s'attaquer à la criminalité et chacun se sent plus en sécurité.

La sécurité des villes passe par la collaboration

Les premiers pas de la ville intelligente ont déjà été franchis pour des villes françaises telles que Lyon, Paris, Nice, Mulhouse, Besançon, Issy-Les-Moulineaux, Dijon, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux, Montpellier… Mais qu'est-ce qu'une ville sûre ? D'abord et avant tout, la sécurité des villes passe par la collaboration. Pour assurer la sécurité d'une ville entière, vous devez disposer de systèmes qui s'intègrent et communiquent entre eux, d'une infrastructure partagée, de capteurs connectés à un réseau commun et de l'adhésion de plusieurs organismes. Sans ces éléments, votre programme pour une ville sûre sera bloqué dans un silo. Les organisations doivent travailler ensemble pour atteindre l'objectif commun de la sécurité des citoyens. Sur un plan granulaire, il s'agit de connaître les processus de partage de l'information, les principales parties prenantes, les personnes qui prennent les décisions et les procédures de communication en cas de crise.

Les éléments constitutifs d'une ville sûre

Pour une ville sûre, vous avez besoin d'informations en temps réel provenant des systèmes de circulation, de l'Internet des objets (IoT), des emplacements des ressources, des systèmes vidéo, de la météo et d'autres renseignements. Surtout, vous avez besoin de la puissance de la vidéo. Les données vidéo et d'analyse peuvent être combinées à un ensemble de capteurs et de bases de données IoT pour offrir des mises à jour en temps réel et des prévisions de criminalité. Garder le contrôle des masses de données et de flux vidéo est une tâche impossible pour un humain. Par conséquent, les villes sûres sont également dotées d'un degré élevé d'automatisation. Les ordinateurs peuvent analyser les séquences de sécurité historiques pour acquérir une compréhension de base du comportement " normal ". Lorsque les images en temps réel s'écartent de la norme, une alerte peut alors être émise et une équipe humaine peut intervenir pour réagir.

Améliorer la sécurité publique

Il ne s’agit pas ici seulement de la vidéo pour prédire ou reconnaître un crime mais d’améliorer globalement la sécurité publique lorsque, par exemple si une personne a bu un verre de trop ou si quelqu'un présente un risque de suicide. Des caméras vidéo dans une gare de train peuvent également capturer un piéton qui tombe soudainement sur la voie ferrée. Toutes ces informations peuvent être retransmises à un VMS qui alerte les équipes en charge de la sécurité via une alerte audio ou visuelle affichée sur l'écran de son centre de contrôle. Ils peuvent ainsi réagir rapidement en cas d'incident, sans avoir à surveiller en permanence les images de la caméra. Tout ceci aide également la ville à mieux gérer ses ressources limitées parce que les fonctionnaires peuvent voir ce qui se passe d'un coup d'œil.

Voir à travers de nouveaux yeux

Déja, la surveillance n’est plus opérée uniquement pas des caméras statiques. De nombreux services de police exigent que les agents portent des caméras corporelles lorsqu'ils sont en patrouille. Les caméras embarquées ou encore les caméras-piétons deviennent de plus en plus courantes - et la majeure partie de la population dispose d'un smartphone. En reliant l’ensemble des sources vidéo à un système central, on pourrait plus rapidement mettre à jour la criminalité et fournir des preuves précieuses.

En effet, les forces de police bénéficieront grandement de l'adoption généralisée de l'IoT parce qu'elles auront des visuels qu'elles n'avaient jamais eus auparavant. Les caméras appartenant à des organismes publics (comme les gares) et celles appartenant à des entités privées et à des particuliers peuvent être utilisées pour la reconnaissance faciale, l'identification des crimes et le suivi des plaques d'immatriculation. Un poste de police pourrait voir en direct un cambriolage d'un magasin en action avant même que les agents n'arrivent au magasin.

Autres sources de données

Les capteurs IoT intégrés dans les transports publics, l'éclairage public et même les routes et les trottoirs pourraient fournir des données contextuelles. L'analyse des médias sociaux combinée à des données vidéo fournira des avertissements précoces en cas de crimes haineux, de violence des gangs ou de hooliganisme par exemple. Plusieurs services de police britanniques expérimentent actuellement la vidéo en direct et la technologie de reconnaissance faciale pour gérer plus efficacement les festivals, les matchs de football, les concerts et les défilés. Des algorithmes d'apprentissage automatique similaires sont utilisés pour signaler d'éventuels abus d'enfants en ligne.

Comprendre la violence

La violence coûte chaque jour à la planète 12,6 % de son PIB. Les dirigeants municipaux auront également une image plus complète de la violence dans leurs villes. Actuellement, la violence est mesurée au moyen de statistiques sur la criminalité. Cependant, cela ne donne pas une vue complète des niveaux de violence dans une population, car certains incidents ne sont pas signalés et d'autres ne donnent pas lieu à des poursuites. Le calcul du niveau de violence ville par ville permettra donc de disposer d'une base de référence pour lutter contre la criminalité tout en améliorant les résultats financiers.

Poser les fondations de la sécurité des données

Cependant, comme tout ce qui en vaut la peine, la construction d'une Safe City exige beaucoup de travail préparatoire. En particulier en ce qui concerne la gestion des données, la gouvernance et la sécurité. Les organismes publics et privés doivent être réunis au sein d'une infrastructure commune, capable d'accéder à un système de gestion des données partagé sécurisé par conception. Le type de données recueillies sera extrêmement sensible dans certains cas et nécessitera des protections rigoureuses. Elle devra également se conformer au RGPD et à toute autre réglementation locale en matière de données.

Les villes sûres de demain se construisent aujourd'hui. Bien qu'une partie de la technologie, comme l'IA, soit encore relativement nouvelle, cela ne devrait pas empêcher les autorités d'expérimenter des outils maintenant. La réalisation de projets pilotes permettra de tirer des leçons pour l'avenir et d'améliorer la culture numérique et l'adhésion des intervenants.