Francis Weill (EuroCloud France) "La Cloud Week a pour vocation, plus que jamais, à fédérer l'écosystème du cloud"

Porté par l'association EuroCloud France et ses partenaires, l'événement se tiendra du 3 au 5 juillet. Mounir Mahjoubi et Cédric Villani figurent parmi ses principales têtes d'affiche.

Francis Weill est président d'EuroCloud France, l'association organisatrice de la Cloud Week. Il est aussi directeur général France & PDG Europe centrale et de l'Ouest de l'entreprise de services du numérique Getronics. © Getronics

L'association EuroCloud organise pour la quatrième année consécutive la Cloud Week Paris (du 3 au 5 juillet). Son président, Francis Weill, explique la philosophie de cette initiative et l'ambition de cette édition 2018.

JDN. Vous avez pour vocation de représenter l'écosystème de cloud en France. Comment évolue la structure de ce marché en 2018 ?

Francis Weill. Le segment du IaaS (ou cloud d'infrastructure, ndlr) s'est beaucoup concentré ces dernières années. C'est un domaine où les principaux fournisseurs continuent à investir massivement. Résultat, le ticket d'entrée devient inatteignable pour les entreprises qui souhaiteraient se hisser sur ce créneau au niveau des acteurs de taille intermédiaire. Du coup, c'est aussi un marché globalement stable. A l'exception près d'acteurs asiatiques tels qu'Alibaba.

Evidemment, l'autre grande thématique cette année concerne la réglementation. Alors que les projets de cloud souverain français ont tous échoué, l'entrée en vigueur du RGPD en Europe et du Cloud Act aux Etats-Unis remet sur le devant de la scène le besoin de disposer de clouds localisés sur le territoire. Ces aspects réglementaires changent la donne juridique et par conséquent le comportement des consommateurs. Le cloud hybride apporte une réponse à ces questions en offrant la possibilité de conserver les données sur des clouds privés si elles sont trop critiques et sensibles. L'enjeu est ici moins technique que métier et stratégique.

A nous ensuite en tant que fournisseurs et prestataires de proposer l'offre la plus riche possible pour permettre aux clients de s'adapter. Nous devons également développer des solutions de pilotage unifiées et fédérées qui fournissent une vue et une gestion 360° des données et applications, quel que soit le cloud, privé ou public, sur lequel elles sont basées. Des solutions qui permettent aussi la réversibilité et la reprise des systèmes cloud sur les environnements informatiques internes.

En avril, vous avez été élu président d'EuroCloud France. Quelle est votre feuille de route ?

Nous souhaitons évoluer vers un club de fournisseurs qui permette à la fois aux acteurs du secteur de se rencontrer, de monter en compétences sur nos problématiques, qu'elles soient technologiques ou réglementaires, mais aussi de contribuer.

Avec 160 organisations membres, EuroCloud est déjà la plus importante association de l'écosystème français du cloud. Nous ambitionnons d'atteindre les 300 adhérents d'ici 2020. Nous avons pour vocation de représenter le secteur. La France compte beaucoup trop d'associations professionnelles centrées sur l'IT. Les efforts sont dilués. Le défi est de fédérer plus largement pour que notre voix porte vis-à-vis du marché et des pouvoirs publics, tant au niveau français qu'européen. Mounir Mahjoubi (secrétaire d'État auprès du Premier ministre en charge du numérique ndlr) est d'ailleurs sensible à notre démarche, et même demandeur. Il nous a récemment reçus pour écouter nos propositions visant à dynamiser le marché français du cloud.

Dans le cadre de cette stratégie, nous avons lancé une commission de réflexion autour de l'intelligence artificielle. Nous envisageons d'en faire de même pour l'internet des objets et la formation. Nous souhaitons par ailleurs ouvrir l'association aux grands groupes présents en France qui s'investissent dans l'IoT ou l'IA, mais aussi aux grandes entreprises de services du numérique de la place. Certaines nous ont déjà rejoints, comme Spie Communications par exemple.

Quel est dès lors l'enjeu de la Cloud Week 2018 ?

La Cloud Week Paris 2018 a pour vocation de refléter cette dynamique, et fédérer plus que jamais l'écosystème. Pour la première fois, Mounir Mahjoubi introduira la journée inaugurale du 3 juillet, et Cédric Villani (député LREM chargé de la mission sur l'IA ndlr) y interviendra sur les questions d'intelligence artificielle. Nous allons également donner la parole à des DSI pour mettre en avant les usages du cloud. Un aspect évidemment plus que central pour nous. Comme chaque année, nous organisons pour l'occasion les Trophées du Cloud. Une initiative portée par notre commission start-up et innovation qui a pour but de valoriser le marché.

D'autres événements seront organisés en parallèle par nos organisations membres et nos partenaires tout au long de la semaine. Le Club des dirigeants réseaux et télécoms, notamment, tiendra un événement (qui abordera les enjeux de communications et collaboration unifiées ndlr). Le 5 juillet, une autre rencontre aura aussi lieu à l'initiative d'EuroCloud au sujet du Cloud Act (Cloud Act, mythes et réalités ndlr).