La France : un environnement propice à l'adoption du cloud computing

La France, comme le reste de l'Union européenne, a joué un rôle essentiel dans l'adoption de systèmes basés sur le cloud.

La politique en matière de cloud de la France, gardienne des droits et libertés individuels à l’ère de l’économie numérique, a permis de renforcer la confiance dans les providers et a influencé son adoption à une échelle plus large et diversifiée - une observation notamment révélée par une étude du MIT Technology Review Insights.

L'étude examine comment les principales nations du monde ont rassemblé des infrastructures, des outils et des applications cloud pour accélérer et transformer la productivité économique. La France figure dans le top 10 du classement du Global Cloud Ecosystem Index 2022 - avec certains pays nordiques, l'Allemagne, la Suisse, le Luxembourg et Singapour. Les classements sont calculés sur la base de la disponibilité d'infrastructures permettant des modèles centrés sur le cloud, comme des réseaux de télécommunications et des ressources informatiques robustes. Mais aussi sur la disponibilité des talents, l'étendue de l'adoption des écosystèmes de cloud et la maturité de l'environnement réglementaire favorisant une plus grande confiance des utilisateurs dans le cloud.

C'est en promouvant une plus grande confiance des utilisateurs dans le cloud que les pays de l'UE obtiennent des résultats optimaux, malgré la relation combative que la France et de nombreux autres pays entretiennent avec les grandes entreprises technologiques.

L’année dernière, la CNIL a prononcé un nombre record de 18 sanctions et 135 injonctions sur les sujets de compliance. Sur les 18 sanctions, elle précise que plus de la moitié concernait des manquements relatifs à la sécurité des données personnelles. "La CNIL vérifie systématiquement la sécurité des systèmes d'information lorsqu'elle effectue un contrôle", a déclaré l'organisme de surveillance. Le RGPD, entré en vigueur en 2018, impose les lois les plus strictes au monde en matière de confidentialité et de sécurité. Les organisations, même en dehors de l'UE, étaient tenues de s'y conformer si elles ciblaient ou collectaient des données liées à des citoyens de l'UE. L’étude a relevé une crainte que l'Europe ne construise un environnement politique très différent du reste du monde.

Et pourtant. Plutôt que de créer un fossé, l'approche de l'Europe est devenue un point de référence pour la confidentialité des données et la protection de la vie privée des consommateurs dans le reste du monde, avec des pratiques mondiales de conformité et d'action réglementaire qui se rapprochent du RGPD et de ses objectifs.

La France en tête de l'Europe pour l'adoption de l'écosystème cloud

La France est le premier pays d'Europe - et le deuxième au monde après Singapour – quant à l'adoption de l'écosystème cloud. Le classement reflète l'ampleur et la qualité de l'utilisation des ressources cloud par les particuliers et les entreprises du pays pour améliorer leur productivité et croissance. Il est le résultat de l'agrégation de plusieurs indicateurs, dont la densité des organisations SaaS (Software-as-a-Service) dans l'économie et le caractère relativement abordable des prix du haut débit.

Le marché du e-commerce européen est passé de 633 milliards d'euros à 718 milliards d'euros de 2020 à 2021. 82% des internautes en France ont acheté des biens et des services en ligne. La croissance de l’e-commerce conforte donc les enseignements de l'étude : l'utilisation accrue de ressources informatiques évolutives et distribuées rend les marchés de consommation et l'industrie plus efficaces et les gouvernements plus réactifs.

"Favoriser une utilisation plus importante et plus efficace du cloud accélérera la poursuite de la transformation numérique dans l'ensemble de l'économie, créant un cycle vertueux pour l'ensemble de l'écosystème du cloud - un "écocycle"", indique l'étude.

Mais il faut en faire davantage

L'année dernière, le gouvernement français a annoncé une stratégie nationale pour la technologie cloud, estimant que le cloud était désormais une priorité nationale et stratégique. Avec un "label cloud de confiance" pour les fournisseurs cloud, et en maintenant le cloud computing au centre de tout nouveau projet numérique en France, la France cherche à accélérer la transformation numérique. Et elle souhaite soutenir les projets industriels développant des technologies cloud en France, en mettant l'accent sur les initiatives de plateforme en tant que service (PaaS) de big data et d'intelligence artificielle.

Comme l'indique l'étude MIT Technology Review Insights, les dirigeants des gouvernements doivent continuer à être à la fois d’endosser le rôle d’arbitre et celui du joueur sur le terrain : les gouvernements pro-cloud favorisent les filières numériques, en créant des environnements réglementaires solides et en étant eux-mêmes de grands utilisateurs de ressources cloud. Ce à quoi ressemblera la prochaine phase de l’écocycle dans toute économie dépendra largement de la façon dont les entreprises et les gouvernements répondront à l’émergence et à la création de nouvelles opportunités.