Le centre d'arbitrage et de
médiation autour des noms de domaine rattaché
à l'Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle (OMPI)
a indiqué la semaine dernière qu'elle refusait
de transférer le nom de domaine Pagesjaunes.com, revendiqué
par France
Télécom. En cas de contestation de cette
décision administrative, l'opérateur public
dispose d'un délai de dix jours pour lancer une nouvelle
action mais, cette fois-c,i devant une juridiction nationale
pour ré-examen du dossier sous un angle de conflit
commercial.
C'est en mai 2000 que l'opérateur
public a amené le dossier devant l'OMPI, ce qui correspond
à la période de pré-introduction de Wanadoo
regroupant toutes les activités Internet de France
Télécom, y compris les Pages Jaunes. La marque
est devenue la dénomination de la filiale de l'opérateur
historique en charge de l'édition et de la commercialisation
des annuaires (ex-Oda).
Le compte-rendu
de la commission de l'OMPI souligne la nécessité
"dans l'intérêt public" de pouvoir
se connecter à tous les services estampillés
Pages Jaunes qui existent dans le monde. S'il est vrai que
l'opérateur détient en France cette "marque
déposée semi-figurative", la commission
de l'OMPI a refusé, en revanche, que l'opérateur
historique français bénéficie d'une exclusivité
au niveau international à ce sujet. Elle a considéré
que d'autres sociétés ont exploité le
concept à l'étranger (il existe des "Yellow
Pages" en Australie, au Canada, en Inde, en Russie, etc.).
Un petit tour sur le site de la Yellow Pages Publishers Association
donne effectivement une idée de l'exploitation faîte
autour du concept des Pages Jaunes.
Toujours dans son compte-rendu,
la commission de l'OMPI a également considéré
que le détenteur actuel, Jean-Noël Frydman domicilié
à New-York, n'a pas cherché à vendre
ce nom de domaine ou à obtenir des compensations financières
en contrepartie de sa cession. Elle a également jugé
que cette affaire ne concerne pas une affaire de "cybersquattage"
mais de litige commercial. En ce qui concerne la recherche
d'antériorité du dépôt du nom de
domaine, où la règle du "premier arrivé,
premier servi" est toujours de vigueur, elle montre que
Jean-Noël Frydman avait de son côté une
longueur d'avance. Contacté par le JDNet, celui-ci
précise avoir enregistré "Pagesjaunes.com
et pagesjaunes.net en 1996 pour Maximum Telecomunication Services
et Les Pages Jaunes Francophones, deux raisons sociales que
je contrôle". De son côté, France
Télécom est titulaire du nom de domaine PagesJaunes.fr
depuis janvier 99. Autant de considérations qui ont
amené l'OMPI à refuser le transfert de PagesJaunes.com
au profit de France Télécom.
Jean-Noël Frydman se montre naturellement ravi de la
décision prise par l'OMPI, qui tourne en sa faveur.
Déja éditeur de France.com
et de Etats-Unis.com,
il a plus récemment ouvert les "Pages jaunes francophones
USA", un service plutôt basique pour le moment,
sous l'URL PagesJaunes.com.
"Après avoir déposé le nom de domaine,
le service n'a pas été tout de suite disponible
sur Internet. Cela nécessite des moyens et - plus encore
- de temps", argue Jean-Noël Frydman. Celui-ci indique
avoir été contacté par des responsables
de France Télécom en 1998. "Je leur ai
expliqué mon idée et leur ai proposé
de devenir partenaire du service PagesJaunes.com. Ils ne m'ont
pas semblés être intéressés",
raconte le manager de l'annuaire francophone USA. A noter
qu'un autre dossier - toujours en instance - a été
déposé par France Télécom devant
l'OMPI à propos du nom de domaine les-pages-jaunes.com,
qui semble être, lui, canadien...
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