Suite
à la suspension de l'offre d'accès à
Internet illimité communication comprise de OneTel
(lire
article du 9 août), le tribunal de grande instance
de Nanterre doit étudier le 31 août l'action
en référé de l'Association des internautes médiateurs (ADIM)
à l'encontre du FAI. Motif :
Onetel, opérateur d'origine australienne, n'aurait pas respecté
ses engagements vis-à-vis des clients en suspendant l'offre
deux mois après son lancement.
L'histoire
débute en mai dernier, un mois après l'arrêt
du forfait illimité de Worldonline. Onetelnet
annonçait alors la mise en place de son forfait de
connection illimité baptisée "Paradis des surfeurs".
Pour 149 francs par mois, il était possible de surfer
24H/24 et 7 jours sur 7, communications téléphoniques incluses.
Cette offre a séduit 40.000 internautes qui ont en échange
confié toutes leurs lignes téléphoniques en présélection à
OneTel, comme le stipulait l'offre.
Mais visiblement
l'offre proposée avait été lancée
un peu trop vite : "les pages personnelles étaient
inutilisables, les internautes connaissaient de grosses difficultés
de connexion et, plus grave encore, de nombreux trous de sécurités
permettaient à n'importe quel petit malin de venir
s'infiltrer dans le système de Onetel", souligne
Benoît Tabaka, président de l'Adim. Les adresses
webmaster@onetel.fr et root@onetel.fr ont ainsi été
attribuées à de simples abonnés. "Ces
difficultés techniques sont la preuve d'une impréparation
notoire", insiste Benoît Tabaka.
Mais la
véritable crise a débuté lors du fameux
"week-end noir" du 22 au 23 juillet, quelque 3.000
abonnés ont été déconnectés
(voir article
du 01/08). Alertée, l'Adim a saisi l'ART après
avoir vainement essayé de faire reculer l'opérateur.
Des Internautes inquiets
se sont alors renseignés auprès de la "hot
line" et ont découvert, stupéfaits, qu'ils
avaient été basculés arbitrairement du
forfait illimité vers un forfait beaucoup moins avantageux,
avec une connexion à 14 centimes la minutes. Le tout
avec effet rétroactif. D'après l'Adim "10.000
personnes sont dans ce cas et en fonction de leur consommation
cela représentait des factures potentielles pouvant
se monter à 10.000 francs", explique Benoît
Tabaka. Malgré tout nos efforts, Onetel n'a voulu ni
indemniser les internautes déconnectés, ni les
reconnecter."
Preuve
de leur embarras technique, début août, Onetel
annoncait mettre un terme à la formule "Paradis
des surfeur". L'Adim est alors retournée voir
l'opérateur le 10 août mais "l'entretien
était très tendu", raconte Benoît
Tabaka. Face au refus catégorique du fournisseur d'accès
d'indemniser les abonnés, l'association a confié
l'affaire à l'avocat
Olivier Iteanu, celui qui s'était déjà
occupé de l'affaire Cybercable.
L'opérateur
contacté à plusieurs reprises a réfusé
de commenter l'action en référé "au
moins jusqu'à la décision". En attendant
l'Adim reste ouverte au dialogue. "Soit
Onetel devient raisonnable et indemnise les utilisateurs comme
Worldnonline l'avait fait lorsqu'il avait arrêté
son offre. Soit
Onetel perd définitivement toute crédibilité
sur le marché de l'Internet en France", explique
Benoît Tabaka.
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