C'est le premier coup de canif
dans la très contestée disposition qui interdit
aux entreprises des secteurs de la distribution, de la presse
ou de l'édition d'accéder à la publicité
télévisée : vendredi à 20 heures,
TF1 a diffusé un spot TV commandé par le cybermarché
virtuel houra.fr. La régie de la chaine a en effet
reçu un avis "réservé" mais
favorable du Bureau de vérification de la publicité
(BVP) chargé de vérifier a priori la conformité
des campagnes proposées par les annonceurs. "Au
regard des règles habituelles, le message est bon",
précise Joseph Besnainou, le directeur général
du BVP. Le spot de 20 secondes réalisé par l'agence
Jean & Montmarin évoque le service de livraison
de houra et ne met pas en avant sa qualité de distributeur.
De plus, houra bien que filiale du groupe Cora, ne correspond
à aucune enseigne "réelle" dûment
identifiée comme telle. Deux raisons qui ont permis
au spot de "passer" le contrôle du BVP. Le
spot avait déjà été diffusé
dans le circuit des salles de cinéma.
Ce dernier met toutefois en garde
annonceur et régie contre d'éventuelles sanctions
"a posteriori", le cadre légal et l'interprétation
des textes en vigueur donnant lieu actuellement à d'intenses
débats. Paradoxe : si une autorité pouvait sanctionner
le spot d'une interdiction de diffusion, ce serait le Comité
supérieur de l'Audiovisuel (CSA), celui-là même
qui a ouvert le débat en décidant de libéraliser
les secteurs concernés en février dernier. Une
initiative contrariée par un intensif lobbying de supports
comme la presse quotidienne régionale, relayé
par l'Assemblée nationale et repris à son compte
par le gouvernement. Le conseil d'Etat avait finalement annulé
la décision du CSA en juillet.
L'"affaire" Houra arrive
au moment où agences, annonceurs et supports concernés
réunis au sein du comité "Pourquoi"
ont eux aussi lancé leur contre-attaque médiatique
(lire l'article
du JDNet). Un joli bras de fer juridico-politique en vue pour
ce lundi.
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