Direkt Anlage Bank (DAB) est un discount broker généraliste en ligne (internet, téléphone, fax) créé en 1994 à Munich, capitalisé à hauteur de 3,3 milliards d'euros. Il est actuellement le troisième courtier allemand avec de 293.200 comptes en juin 2000 mais dont la plupart appartiennent à des épargnants peu actifs (27 ordres par compte et par an), investissant surtout en OPCVM et produits d'épargne longue durée. DAB est présent uniquement en Allemagne pour l'instant et se lancera en Suisse à l'automne. Le Journal du Net a voulu en savoir plus sur les motivations de la fusion du courtier allemand avec SelfTrade en s'entretenant avec Mathias Kröner, co-président de DAB.

JDNet.- Pourquoi avez vous choisi de fusionner avec une société française et pourquoi particulièrement avec Self Trade?
Mathias Kröner. - D'abord il y a l'attrait affectif pour la France et puis parce que SelfTrade est déjà implanté, du moins techniquement, dans d'autres pays européens, où nous ne sommes pas encore représentés comme le Royaume Uni, l'Espagne et l'Italie. C'est pour ça que plutôt que d'une fusion, nous parlons de mise en commun de nos atouts respectifs, dans le but de développer nos point forts. Avec cette opération nous allons en effet couvrir 82% de la population européenne soit 300 millions de personnes, donc un marché plus important que les Etats-Unis. D'autant que SelfTrade a montré par sa forte croissance qu'il était capable de s'implanter dans d'autres pays. C'est ce qui nous intéressait en priorité avant même la clientèle de SelfTrade. Enfin le fait que Self trade soit numéro 3 en France, un marché très porteur, est un argument de poids.

Comment va se passer l'intégration entre les deux sociétés?
Chaque société continuera à faire ce qu'elle sait faire et comme nos activités sont complémentaire, il n'y aura pas de doublons au sein du personnel des deux entreprises. Self Trade conservera la maîtrise du marché français et des marché européens qu'elle connaît, alors que nous allons nous concentrer sur les marchés allemand et suisse. Pour les plates-formes techniques, nous allons regarder au fur et à mesure comment nous pourrons fusionner mais il est encore trop tôt pour vous en dire plus.Je peux tout de même vous dire que nous avons aussi envisagé de créer un centre de développement européen dont la localisation n'est pas encore définie. En tout cas nous n'allons rien bouleverser et chacun des deux partenaire soutiendra l'autre.

Pourtant le marché allemand ne semble pas avoir apprécié cette volonté de fusion puisque le cours de l'action de DAB a perdu 10,65 %, aujourd'hui. Par ailleurs quand pensez-vous réintroduire la nouvelle entité à la bourse de Paris ?
C'est normal que le cours du titre baisse en cas de fusion. Nous avons proposé un échange à quatre actions Self Trade contre une action DAB et logiquement les cours doivent s'ajuster entre celui qui propose et celui qui reçoit. Nous avions d'ailleurs prévu cette baisse de 10% du cours de notre action, mais ce n'est en aucun cas, de la part des investisseurs, un jugement de qualité. Regardez plutôt Consors AG qui, après notre annonce, a baissé également de 10% : là c'est un jugement de qualité. Quant à la réintroduction de la nouvelle entité notre décision n'est pas encore arrêtée. La seule chose de sûr est que le titre sera côté à Paris, mais on se laisse le temps de décider sur quel compartiment de la cote s'effectuera cette ré-introduction.