Jean Galfione chez l'un, David
Douillet chez l'autre : à l'approche des Jeux olympiques,
les sites dédiés au sport ont sorti leurs chroniqueurs
stars, même si la vraie compétition se déroulera
sur le terrain de l'information : qui proposera la couverture
la plus complète, la plus attractive et la plus interactive?
La diffusion d'images des Jeux en vidéo sur le Net
étant interdite (l'exclusivité est détenue
par les chaînes télé propriétaires
des droits), les sites sportifs vont se battre à coup
de résultats en direct, d'articles, d'interviews audio
et vidéo. Au niveau des projets, ces sites se ressemblent
énormément. C'est
leur capacité à réaliser ces projets
qui fera la différence au final.
Les sites
spécialisés préparent leurs premiers
JO (dont le site officiel, Olympics.com,
est réalisé
par IBM) avec le sérieux et la discipline d'un sportif
de haut niveau. Ainsi, Sports.com
dispose de huit journalistes sur place, dont Robert Pariente,
l'ancien directeur de la rédaction de L'Equipe, et
six correspondants. Sports.com, qui est partenaire sur cet
évènement du Comité Olympique français,
dont il a réalisé le site
officiel, de France Telecom et de France Télévision,
profite aussi des services de cinq journalistes de cette dernière.
Par ailleurs, une trentaine de journalistes travailleront
sur les Jeux dans les locaux de la société.
"Nous préparons les JO depuis la création
du site, il y a un an, explique Hervé Payan, le directeur
de la publication. Nous sommes montés en puissance
sur les évènements sportifs (Coupe du monde
rugby, Roland-Garros, Euro 2000, Tour de France), et les Jeux
représentent pour nous l'aboutissement en terme de
couverture Internet."
Sport24
envoie quatre journalistes à Sydney et fait travailler
dix-huit personnes en back-up sur Paris. Frédéric
Sitterlé, fondateur de Sport24, affirme que ces JO
seront un tournant dans l'Internet sportif. "L'écart
va se creuser entre les sites proposant une information correcte
et récoltant une audience à la hauteur, et les
autres. Si, par les statistiques de fréquentation,
on peut déjà se rendre compte qu'il y a clairement
deux wagons de sites sportifs, les jeux vont apporter un nouvel
éclairage qui sera visible aux yeux de tous."
Sportal.fr
s'appuie sur son positionnement dans onze pays pour faire
la différence. Les dix salariés de Sportal Australie
sont entièrement dédiés aux jeux, et
un journaliste français est sur place. Les autres membre
de l'équipe française travaillent depuis Paris
et une équipe de nuit sera mise en place. "L'info
sera en directe en non recopiée sur un contenu d'agence",
affirme Alexandre Fourtoy, directeur général
pour la France.
Du côté
de Lequipe.fr,
l'équipe rédactionnelle a été
renforcée, passant de quinze à vingt journalistes,
tous basés à Paris. "Il est plus facile
de traiter l'information très vite et de façon
très factuelle ici qu'à Sydney", explique
Jean Hornain, le directeur général de Lequipe.fr.
Le quotidien papier, qui publie deux éditions quotidiennes
pendant toute la durée des jeux, disposera, lui, d'une
cinquantaine d'envoyés spéciaux. Des chats en
direct seront organisés avec plusieurs d'entre eux,
dont Jérôme Bureau, le directeur de la rédaction.
Un nouvel
acteur, Sporever,
lancé par Patrick Chêne et soutenu par Atlas
Venture, est venu in extremis rejoindre le peloton des sites
sportifs français. L'équipe du site se compose
de dix-sept journalistes, dont onze seront présents
sur place,- et dix pigistes chroniqueurs. Deux salariés
de Net Developpement,
société chargée de la création
du site, seront également à Sydney pendant les
épreuves.
Du coté
des sites des chaînes de télévision, Eurosport.com
proposer l'intégralité des JO en français,
ce qui n'est pas le cas pour tous les autres sports.
Le site est sorti satisfait de l'Euro 2000, avec 30 millions
de pages vues pour le mois de juin. Cent salariés collaborent
à la chaîne télé et au site en
même temps. Quarante-cinq journalistes couvriront les
événements depuis Sydney dans six langues différentes.
Eurosport base sa stratégie sur une synergie des supports
et des équipes. "Ce qui fera la différence
avec les autres sites: notre expertise en matière de
sport et la complémentarité de notre couverture
à la fois télévisuelle et internet",
affirme Laurent-Eric Le Lay, directeur Eurosport Entreprise
(qui travaille à 95 % sur le Web).
L'alliance
des supports est naturellement également mis en valeur
par TF1.fr.
Olivier Fisch, responsable du portail sport de e-TF1, tient
le même discours (compétence journalistique rodée
et adossement à la télévision) en revendiquant
les 42 millions de pages vues sur le site de TF1 (en entier)
pendant l'Euro 2000. L'Euro à permis à e-TF1
de tester la Web-TV. Maintenant, le site passe au cap supérieur
en créant un studio spécifique. Quatre journalistes
sont sur place pour couvrir l'évènement. Les
journalistes des chaînes télé TF1 et LCI,
ainsi que des sites périphériques de TF1, comme
le féminin Plurielles, apportent aussi leur contribution.
Si les
Jeux démarrent officiellement vendredi 15 septembre,
la véritable compétition entre les sites sportifs
aura lieu à partir du 22, date du début des
épreuves d'athlétisme, le sport olympique vedette.
Rendez-vous est donc pris pour la finale du 100 mêtres
ou les prestations de Marie-José Pérec. Des
temps forts en attendant le verdict de l'audience et des pages
vues.
[Catherine Pinet, JDNet]
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