Une récente étude,
commandée par la société de conseil en
communication Kendo-Cohn&Wolfe, filiale de l'anglais WPP,
est venue mettre une nouvelle fois en lumière la méfiance
des analystes de sociétés d'investissements
pour les valeurs internet. Selon l'étude, réalisé
par ORB du 19 août au 6 octobre auprès de 101
analystes de sociétés d'investissements européennes,
les sondés se déclarent, dans l'absolu, peu
attirés par les sociétés évoluant
dans le BtoB (Business to Business) ou le BtoC (Business to
consumer). Une société d'investissements sur
quatre déclare même n'avoir aucun intérêt
à investir dans ce créneau. En revanche, les
sociétés de logiciels et d'infrastructures recueillent
des avis très
favorables de la part de ces même analystes.
Les raisons
qui les poussent à bouder les valeurs Internet sont
multiples et parfois contradictoires en apparence. Les deux
premiers paramètres sont la mauvaise gestion financière
et surtout la faiblesse du management, qui revient comme un
leitmotiv dans l'étude. Mais pour les société
d'e-commerce, ces mêmes analystes estiment que "la
faiblesse de l'image de marque de la société
et la mauvaise gestion des relations avec les médias
sont en cause". Ces deux critères viennent juste
derrière la faiblesse des ventes, qui est due pour
60% des sondés à "l'absence de propositions
claires à destination des clients". Et les analystes
d'enfoncer le clou en affirmant "que le marketing est
pourtant plus important que la rentabilité actuelle
ou la portée mondiale du projet".
Un constat étonnant alors les sociétés
du secteur sont plutôt taxées d'en faire un peu
trop en matière de marketing et de communication.
Selon
Yves Dessaily, directeur général de Kendo-Cohn&Wolfe
France, "les analystes veulent justement que les start-up
changent leur marketing sur la forme et que la stratégie
soit plus claire. D'ailleurs, 98% d'entre eux déclarent
qu'ils attachent beaucoup importance à une stratégie
marketing cohérente quand ils analysent les sociétés
Internet/Multimedia".
Si cette
"photographie du secteur" dénote en apparence
un pessimisme ambiant autour des valeurs Internet, elle montre
pourtant, selon Yves Dessailly, que "les analystes ont
envie d'y croire et qu'ils comptent revenir sur ces valeurs
mais en exigeant une professionnalisation de la stratégie
des entreprises". 59% des sociétés d'investissements
contactés déclarent d'ailleurs que leur société
va continuer à investir dans le secteur Internet/Multimedia,
et 39% d'entre elles veulent même augmenter leur part.
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