(Article modifié le
20/11/00) Europ@web,
le pôle internet de Bernard Arnault, et le groupe Suez-Lyonnaise
des Eaux, dirigé par Gérard Mestrallet,
ont signé un accord dans l'Internet (doublé
d'une alliance dans une double alliance la téléphonie mobile
de troisième génération à la norme UMTS).
Suez-Lyonnaise
va prendre, par le biais d'une augmentation de capitla de
300 millions d'euros, une participation "d'environ un tiers"
dans une société nouvellement créée
qui gardera le nom d'Europ@web. Cette dernière contient
les participations dans 46 sociétés, mais exclut
le fournisseur d'accès LibertySurf, la banque en ligne Ze
Bank, le portail e-luxury et Akka Technologies. De son côté,
Groupe Arnault entre "à hauteur d'environ 10%"
dans la société constituée par Suez qui
détient 60% de ST3G, le consortium formé par
Suez-Lyonnaise avec l'opérateur de télécommunications espagnol
Telefonica, candidat à l'une des quatre licences UMTS devant
être attribuées d'ici à juin 2001 par le gouvernement
français.
Le prix de ces licences a été
fixé à 32,5 milliards de francs pièce
par le gouvernement et elles seront accordées selon
la méthode dite de " soumission comparative " effectuée par
l'ART. Une méthode qui avait été éprouvée
lors de l'attribution des licences de Boucle Locale Radio,
où Groupe Arnault et Suez-Lyonnaise avait justement
décroché une licence nationale via leurs participations
dans Firstmark.
L'ensemble
de l'opération permet un mariage entre les "contenus"
de Bernard Arnault dans l'Internet et les "tuyaux"
de Suez-Lyonnaise des Eaux. Ce
dernier détient notamment 77% du réseau cablé
Lyonnaise Câble, 35% de M6, 25% de TPS ainsi que la
majorité des parts de la chaîne Paris-Première.
Le prix payé par Suez-Lyonnaise valorise le nouvel
Europt@web à 900 millions d'euros.
Pour Bernard
Arnault, cette alliance intervient au moment où il
s'est engagé dans une vaste opération d'élagage
de ses investissements américains dans l'Internet (Lire
l'article
du JDNet). La plupart de ceux-ci ont cependant été
réalisés en dehors d'Europ@web (Voir notre tableau)
et ne devraient pas être concernés par l'accord
avec Suez-Lyonnaise.
Reste que la présence de Telefonica au milieu de l'accord
risque de brouiller un peu plus les cartes. L'opérateur
espagnol est en effet l'actionnaire de Terra/Lycos, qui dispose
également de nombreux contenus en France où
sa filiale Lycos Europe a racheté successivement Spray,
Caramail et Multimania. Et les acquisitions de contenus de
Terra/lycos vont se poursuivre : Joaquin Agut, son président,
prévoit d'investir 3 milliards de dollars dans l'achat
de petites entreprises Internet en Europe. Les grandes manoeuvres
ne sont sans doute pas terminées.
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