Député
PS de l'Oise Michel Françaix s'est fait remarquer à
l'assemblée le 8 novembre dernier, lors de la séance
des questions au gouvernement, en interrogeant le secrétaire
d'Etat à l'industrie sur la volonté du gouvernement
d'encourager un accès à Internet sous forme d'un
forfait illimité. Le député-citoyen s'engage
sur les conditions d'accès aux Ntic.
JDNet.
Vous semblez très préoccupé par le risque
de "fracture numérique" entre les Français
connectés à Internet et les exclus de la révolution
numérique. Le réseau vous semble à ce
point incontournable?
Michel Françaix.
On ne peut pas être insensible au phénomène
Internet. Je m'interroge certes avec d'autres collègues
parlementaires sur la finalité Web. Une certitude aujourd'hui
: le réseau permet un accès extraordinaire au
savoir. On ne peut pas encore dire s'il permettra ultimement
une meilleure connaissance ou bien s'il risque d'uniformiser
la pensée. Mais aujourd'hui, l'essentiel est de ne
pas laisser se former le fossé entre les connectés
et le reste de la population. Il ne s'agit pas pour moi de
tomber dans l'ébriété technologique,
mais ne pas voir que c'est un outil aujourd'hui indispensable
serait commettre une grave erreur. J'ai même été
le premier député à dire que j'étais
pour le vote électronique.
Quel doit-être le rôle de l'Etat en la matière
: favoriser la concurrence ou subventionner l'accès
à Internet ?
Je ne suis pas vraiment fixé
sur le sujet, je me méfie un peu de la subvention pure
et simple. Nous nous sommes cassé la gueule avec le
plan câble, car il y a des choses qui ne se décrètent
pas. Plus simplement, on constate que les gens sont très
inquiets par le niveau de consommation téléphonique
engendré par l'utilisation d'Internet. Ils ont connu
des expériences cuisantes avec le Minitel ou le téléphone
portable de leurs enfants. Il me semble que l'on peut commencer
par un vrai forfait illimité, disponible sans restrictions
sur le marché afin de rassurer les futurs internautes.
L'Etat doit avoir un rôle régulateur et incitatif
en la matière. Nous devons également nous organiser
pour pousser un peu France Telecom
à développer les infrastructures, pour permettre
la généralisation de ce type d'accès,
c'est aussi son intérêt.
Vous avez
vous-même un site Web ?
Je suis l'un des rares député
à avoir un véritable site
web dont j'actualise le contenu très régulièrement.
Je pense que nous ne sommes pas plus d'une trentaine à
vraiment jouer le jeu. Mon site reçoit plus de 2.000
visiteurs par mois et c'est pour moi un moyen complémentaire
et riche pour jouer mon rôle de parlementaire citoyen.
Il y a aujourd'hui plus de gens qui rentrent en relation avec
moi via Internet que par l'ensemble des autres moyens de communication.
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