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Mireille Faugère (SNCF) : "Avec GL e-commerce, nous voulons contrôler nos partenaires"
La présidente de la nouvelle holding Internet de la SNCF détaille les objectifs de cette structure et les objectifs 2001. --> (Jeudi 14 décembre 2000)
         

Après avoir lancé sa filiale Voyages-SNCF.com en juin dernier, la SNCF vient de se doter d'une holding Internet baptisée GL e-commerce (GL pour Grandes Lignes) dont l'objectif est de nouer des partenariats commerciaux et capitalistiques avec des acteurs capables d'épauler son développement en ligne. Dans cette lignée, la SNCF vient ainsi d'entrer à hauteur de 20% dans le capital du programme de fidélisation Maximiles. Mireille Faugère, entrée à la SNCF en 1979, préside ces deux nouvelles structures dont l'objectif est d'asseoir la position de leader de la compagnie sur le secteur "tourisme et voyages" en ligne.

JDNet. Quels sont vos principaux objectifs en créant la holding GL e-commerce ?
Mireille Faugère. Notre volonté est surtout d'accélérer encore plus sur Internet en ayant une structure capable de capter les bonnes idées et d'élargir notre clientèle en ligne. Mais nous ne voulons pas simplement avoir un portefeuille de partenaires. Sur les services qui nous semblent primordiaux, nous avons la volonté d'être présents au niveau capitalistique dans les sociétés afin de contrôler un minimum l'ensemble de la chaîne. Ces participations ne seront jamais majoritaires et ne sont pas du capital-risque. Avec cette holding, nous ne cherchons pas un mécanisme financier mais un moyen de contrôle sur nos partenaires.

Sur quels domaines allez-vous prospecter en particulier dans les mois qui viennent ?
Nous avons deux priorités pour l'instant. Tout d'abord, les sites d'e-commerce à destination des seniors. Même si c'est une population qui n'est pas encore majoritaire sur Internet, elle représente un pouvoir d'achat plus important que les juniors. Nous regardons donc vers les sites communautaires qui s'adressent à des personnes de 45 ans et plus. Mais des sites dont le revenu est issu de l'e-commerce. Le modèle publicitaire ne nous semble pas viable à terme pour nouer des partenariats. L'autre priorité est le développement technologique. Les services qui nous permettront d'être présents sur plusieurs canaux, comme le Wap ou la télévision interactive, nous intéressent tout particulièrement.

Vous entrez à hauteur de 20% dans Maximiles. Pourquoi ne pas avoir opté pour un programme de fidélisation propriétaire, étant donné la notoriété de la SNCF ?
Ici aussi, nous sommes dans une logique de vitesse mais aussi de gain pour le client. En nouant un partenariat avec Maximiles, nous allons en effet déployer rapidement un programme de fidélisation. En outre, nous voulions éviter le défaut qu'ont beaucoup de programmes de fidélisation, notamment dans le transport aérien. Dans ces programmes, il faut accumuler tellement de points pour obtenir un cadeau que finalement l'opération au plan marketing n'est pas si viable que cela. Certains programmes se retouvent ainsi avec à peine 10% de membres actifs. En optant pour Maximiles, nous offrirons d'emblée à nos clients un large éventail de sites associés et la possibilité de gagner rapidement des cadeaux plus ou moins importants.

Fidélisation, location de voiture, réservation d'hôtel... Que vont représenter à terme ces services associés ?
Nous nous fixons un objectif de 1,2 milliard de francs de chiffre d'affaires pour 2001. Nous pensons que ces services associés devraient représenter, à terme, 15 à 20% de chiffre d'affaires additionnel.

Où en êtes-vous sur les activités Minitel ?
L'année 2000 est à marquer d'une pierre blanche. En mai dernier, les activités Internet ont pour la première fois supplanté les activités Minitel, qui stagnent. Le Minitel devrait générer 400 millions de francs de chiffre d'affaires, cette année contre 600 millions de francs pour l'Internet.

Quand comptez-vous atteindre le point mort sur les activités Internet ?
Nous misons raisonnablement sur le début 2002.

Vous annoncez également le lancement d'un portail tourisme pour l'été 2001. Est-ce réellement un secteur sur lequel la SNCF a une légitimité, notamment hors de France ?
Nous allons avancer sur ce portail tout en testant nos limites. Sur l'Europe du Nord et la Grande Bretagne, les liaisons ferroviaires rapides nous permettent déjà d'étendre naturellement nos activités en ligne. Pour le reste, nous verrons jusqu'où peut nous porter l'image de marque sur la SNCF. Un partenariat en ligne avec des compagnies aériennes est quelque chose que nous n'écartons d'ailleurs pas.

Où en êtes-vous sur le chantier du billet électronique ?
Nous savons que la demande clientèle est très forte en matière de billet électronique. Mais nous devons prendre en compte des conditions d'exploitation radicalement différentes du transport aérien. Nous n'avons pas de comptoir d'enregistrement et les trains s'arrêtent en cours de route. Pour nous, le risque de fraude est donc un aspect très important. Nous irons assez vite, je pense, sur le déploiement de bornes permettant le retrait rapide des tickets en gare. Mais nous travaillons aussi sur des concepts de ticket virtuel via e-mails ou copies d'écran.

La montée en puissance des activités Internet au sein de la SNCF ne vous semble-t-elle pas correspondre à une révolution de palais ?
La SNCF bénéficie de deux images contradictoires auprès de la clientèle. D'un côté, une image poussiéreuse et administrative, plombée par les grèves. Et puis de l'autre côté, une image très dynamique, notamment sur le plan commercial, grâce au TGV. Internet est une bonne occasion pour diffuser une nouvelle culture au sein de l'entreprise. Nous avons presque commencé les activités en ligne dans un garage et aujourd'hui nous nous retrouvons leader sur le commerce électronique en ligne. C'est cela aussi la puissance de l'Internet.

[Ludovic Desautez, JDNet]
 
 
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