Altitude,
petit groupe normand disposant d'une activité ISP sous
l'enseigne Normandnet,
vient d'effectuer une levée de fonds d'un montant de 33 millions
de Francs auprès de la Caisse de dépôts, de la société Générale,
de Natexis-Banques Populaires et du CIC (Lire
l'article
JDNet du 13/12/00).
Le groupe est aussi devenu l'heureux attributaire d'une licence
d'exploitation de la boucle locale radio pour la Haute et
la Basse-Normandie à l'issue de l'appel d'offres lancé
par l'Autorité de Régulation des Télécommunications.
L'autre attributaire est le groupe belge de communication
Belgacom, aujourd'hui propriétaire du FAI Infonie.
Un duel auquel se prépare sereinement Jean-Paul Rivière,
PDG fondateur de Normandnet et du groupe Envergure.
JDNet.
Vous avez réussi à décrocher une licence
d'exploitation de la boucle locale radio normande face à
de grands opérateurs télecom. A quoi attribuez-vous
ce succès ?
Jean-Paul Rivière.
C'est d'abord le
fruit d'un gros travail. Nous avons investi 2,6 millions de
francs pour répondre à l'appel d'offres et nous
avons eu jusqu'à vingt personnes chez nous sur la préparation
du dossier de réponse à l'appel d'offres. J'avais
expliqué en amont à mes équipes que nous
n'avions guère plus d'une chance sur dix de réussir.
Le pari était difficile mais il fallait le tenter et
y croire jusqu'au bout. Il faut dire que le challenge est
séduisant pour un ISP, car chaque fois que nous réalisons
1 million de francs de chiffre d'affaires, France Télécom
génère pour sa part 2 à 3 millions sur
notre fourniture de service. Avec la boucle locale radio,
nous allons enfin pouvoir maîtriser toute la chaîne.
Les élus
et les collectivités locales
vous ont-ils apporté un soutien matériel dans
cette entreprise ?
Nous avons certes bénéficié
d'un incontestable capital sympathie, mais pas d'aides matérielles
ou financières. Nous avons seulement reçu une
avance remboursable de l'Anvar à hauteur de 200.000
francs. Devant l'ART, nous avons été jugés sur la crédibilité
et le sérieux de notre projet. Notre levée de
fonds de 33 millions doit nous permettre de mettre en place
la boucle locale radio. La prochaine étape devrait
être celle du dégroupage de la boucle locale,
mais tout dépendra des conditions qui seront imposées
à l'issue de la négociation en cours entre l'ART
et France Télécom. Si les conditions retenues
sont acceptables, il s'agira de la seconde étape de
notre développement, pour laquelle nous aurons vraisemblablement
besoin d'autres financements.
Quel est
aujourd'hui le projet industriel pour Normandnet ?
Notre objectif
à moyen terme est de devenir une Baby Bell (sans jeu
de mots...) sur le modèle des compagnies locales de
téléphonie aux Etats-Unis. Notre groupe va changer
de dimension. Cette année, nous devrions réaliser
72 millions de francs de chiffre d'affaires pour la totalité
des activités de notre groupe qui vont de l'ISP à
la formation informatique en passant par l'ingénerie.
L'activité à l'enseigne Normandnet ne représente
actuellement que 15 millions de francs. Si tout se passe comme
prévu, cette branche d'activité devrait devenir
majoritaire dans notre chiffre d'affaires.
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