Dans la vaste restructuration
qu'a lancé Lycos
Europe, le cas de la France est certainement le plus complexe
à gérer. L'entité française, constituée de l'ensemble
Lycos France-Multimania-Caramail-Spray (sans parler de PageFrance),
vient de mettre en place un "comité de pilotage"
chargé de rendre opérationnelle la stratégie annoncée fin
novembre (cf article
JDNet du 05/12/00): une marque ombrelle Lycos en tant que
portail généraliste, aux cotés de Caramail et de Multimania.
Ce comité de pilotage, dont l'objectif est de coordonner les
divers services en ligne et d'assurer une certaine cohérence
à l'ensemble, est composé de cinq dirigeants pionniers
: Marie-Christine Levet (Lycos France), Michel Meyer et Olivier
Heckmann (Multimania), Orianne Garcia et Alexandre Roos (Caramail).
Des "centres de profits" vont être mis en place autour de
Lycos, Caramail et Multimania.
L'ensemble tournera autour de
trois "business units" épaulées par des fonctions
de support comme les services administratifs, financiers et
les ressources humaines. Le
dispositif devrait être officiellement arrété
dans le courant du premier trimestre 2001, une échéance qui
correspond à la clôture de l'opération d'acquisition de Multimania
: l'offre publique d'échange de titres, qui a été initiée
début novembre, permettra à Lycos Europe d'être coté au Nouveau
Marché, en lieu et place de Multimania.
Le grand perdant de ce rapprochement
est Spray, qui va être amené à disparaître en France. Certes,
des produits et des services comme "SprayDate" et
"Yarps" seront maintenus et intégrés dans les autres
sites du groupe. Mais la grande inconnue concerne le sort
de l'équipe Spray France. En l'état actuel, il est difficile
de savoir concrètement si l'ensemble du personnel sera gardé
dans la nouvelle entité. Toutefois, les premiers signes envoyés
aux équipes sont plutôt décourageants (cf encadré ci-dessous)
et la probabilité d'un plan de réduction des
effectifs est élevée. Actuellement, le groupe
français compterait plus de 200 collaborateurs en cumulant
les effectifs des diverses entités.
Pour plus de précisions : lire l'interview du jour de Marie-Christine
Levet (Lycos France)
Les
jours qui ont compté pour Spray France
"On a l'impression d'assister à une guerre d'usure".
C'est ainsi que l'un des membres de l'équipe de Spray.fr,
sous le couvert de l'anonymat, résume l'état d'esprit
qui règne dans l'enceinte des locaux symboles du "funky
business" situés dans le deuxième arrondissement de
Paris. Actuellement, le portail tourne au ralenti et
les collaborateurs -plutôt démotivés- ignorent ce qui
les attend. Dans ce climat d'incertitude, on signale
quelques démissions au cours de la semaine. Actuellement,
Spray France dispose d'un effectif de 63 personnes.
De nombreux salariés ont été embauchés en CDD ou sont
en période d'essais.
Rappel des faits :
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A la suite du rachat du réseau Spray Network par Lycos
Europe, l'équipe de Spray France apprend que leur marque
sera diluée dans la nouvelle entité sous la marque ombrelle
Lycos.
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Le 30 novembre, une réunion est organisée en présence
de Johan Ihrfelt, l'un des fondateurs suédois de Spray
Network, venu annoncer les grandes lignes du projet
de restructuration. Il ne cache pas sa crainte d'une
possible réduction des effectifs.
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Le lendemain (1er décembre), c'est au tour de Jens Uwe
Intat, directeur financier de Lycos Europe, de s'expliquer
devant l'équipe de Spray.fr. Il tente de calmer le jeu
et indique que des postes pourront être sauvés.
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Le 6 décembre, c'est la grande réunion en présence de
Marie-Christine Levet, Michel Meyer, Olivier Heckmann,
Orianne Garcia et Alexandre Roos. Ils signalent à cette
occasion l'arrêt des développements des projets spécifiques
de Spray France et décident de suspendre les
partenariats et les opérations de sponsoring.
Contacté par le JDNet, Thomas Fellbom, directeur de
Spray France, n'a pas souhaité répondre à nos questions.
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