Le marché des PDA (Personal
Digital Assistant, assistant personnel) est en pleine expansion.
En 1999, on comptait 2,5 millions d'utilisateurs en Europe,
dont 300.000 en France. En 2003, on en prévoit 13,7 millions
(1,7 million pour la France). Fort de ce potentiel, deux start-up
françaises de l'Internet mobile aiguisent leur stratégie
dans ce domaine : Mobipocket.com
et Aladdino.com.
Deux sociétés qui se positionnent sur le marché
du PDA sur un axe différent.
Créé en mars 2000, Mobipocket.com
se place ainsi sur le créneau de "l'e-book". Le service
en ligne propose aujourd'hui un catalogue de 500 livres à
télécharger et 40 sites "e-news" (dont Le Nouvel Obs,
Les Echos, la Tribune, etc.). Il recense 60.000 utilisateurs
réguliers et 50.000 téléchargements de livres par mois. Pour
l'instant, il s'agit essentiellement d'ouvrages gratuits mais
les essais "payants" commencent. Depuis peu, il est ainsi
possible de télécharger l'essai J6M.com de Jean-Marie Messier
(PDG du groupe Vivendi-Universal).
Pour se positionner sur ce secteur,
Mobipocket.com a signé des accords avec des grandes maisons
d'édition, comme Havas ou Hachette, mais aussi avec des structures
plus petites comme les Editions du Rocher ou Belles Lettres.
La "start-up" vient également d'intégrer dans sa bibliothèque
en ligne 450 nouveaux "e-book" tirés de Versaware,
un grand acteur américain engagé dans "l'e-publishing". "Nous
courtisons des éditeurs comme Random House ou Simon & Schuster
aux Etats-Unis", indique David Allouch, directeur général
de Mobipocket.com. Le "business
model" repose sur une commission prise sur les téléchargements
payants (50% à partir du site ou négociable à partir
d'un site partenaire). Pour ne pas effrayer des maisons d'édition
encore frileuses face aux nouvelles technologies, Mobipocket.com
leur laisse l'entière liberté de fixer les prix de vente en
téléchargement. Après une première levée de fonds de 9 millions
de francs (dont 6 auprès de Viventures) au lancement de Mobipocket,
ses dirigeants cherchent à réaliser un deuxième tour de table
qui devrait survenir début 2001.
De son côté, Aladdino.com
développe une autre approche du marché, que résume
Yvon Corcia, PDG de la start-up : "Nous voulons dépasser
la fonction d'agenda et de livre électronique. Nous avons
la possiblité de lancer un véritable portail PDA avec du 'm-commerce'
mais aussi la gestion de portefeuille ou des quizz". Pour
cela, la société a scellé des accords avec des sites marchands
comme Wine and Co, 1855.com (vins), Chapitre.com (livres)
ou Anatole.fr (téléphonie). Engagée également sur le Wap,
la société tend néanmoins à se concentrer en priorité
sur le PDA.
Plus interactif dans sa démarche,
Aladdino.com se heurte à des difficultés techniques
du fait des différentes supports PDA : Palm (que la société
privilégie actuellement), Windows CE (partenariat en train
d'être établi) et Psion. Soit autant d'appareils qui ont des
systèmes d'exploitation différents. La société recontre également
des limites au niveau de la sécurisation des transactions.
"Pour les ventes, les utilisateurs peuvent uniquement envoyer
un message au site marchand pour montrer leur intérêt concernant
un produit, indique Yvon Corcia. Le e-marchand recontacte
ensuite le client." Aladinno.com, qui vient de signer un accord
avec l'opérateur téléphonique espagnol
Telefonica, a réalisé en mai dernier une levée de fonds de
26 millions de francs auprès de la SPEF (groupe Banque Populaire),
d'I-Source, son investisseur d'origine, et de la banque néerlandaise
ING. La société vient d'ouvrir un service "BtoB"
pour la ventes de licenses de solutions.
Positionnés sur des créneaux parallèles,
les deux acteurs français vont devoir néanmoins
retrousser leur manche pour débusquer le grand champion
de l'Internet mobile-PDA : l'américain Avantgo.com,
portail nomade spécialisé dans la gestion de
l'information sur les ordinateurs de poche. Le service comptabilisait
à ce jour 1,2 million d'utilisateurs dans le monde
et 650 sources d'informations. AvantGo a réalisé un
chiffre d'affaires de 9,8 millions de dollars pour l'exercice
clos fin septembre 2000.
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