Malgré de sensibles différences
d'opinion selon les pays européens, une enquête
réalisée récemment par Taylor Nelson
Sofres Communication Financière pour Euronext et l'Observatoire
de l'Actionnariat Salarié en Europe nous apprend avant
tout que 95% des analystes et des gérants interrogés
pensent que l'actionnariat salarié est appelé
à se développer. 89% d'entre eux considèrent
par ailleurs qu'il s'agit d'une démarche à encourager
au motif qu'elle présente "plus d'avantages que
d'inconvénients". Et ils sont encore 87% à
souhaiter qu'on l'encourage dans toutes les sociétés.
Face à cet enthousiasme général, il convient
de préciser que c'est la Hollande qui se montre la
plus réservée avec 20% de répondants
qui considèrent qu'il faut être prudent et que
"les inconvénients l'emportent sur les avantages"
de la formule.
L'enquête a consisté à effectuer 201 entretiens
téléphoniques auprès d'analystes financiers
et d'investisseurs européens (50 français, 45
britanniques, 45 allemands, 31 belges et 30 hollandais) au
mois d'octobre dernier. Ses résultats démontrent
que les facteurs favorables au développement de l'actionnariat
salarié sont la motivation (26%), la fidélisation
(24%) et l'implication (20%). Sur suggestion, les avantages
sont exprimés de manière nuancée selon
les pays : la France, l'Allemagne, et surtout la Belgique,
mettent en avant la cohésion sociale tandis que les
Pays-Bas et le Royaume-Uni misent sur l'amélioration
des performances économiques de la société.
En ce qui concerne les inconvénients
évoqués, l'étude apporte des réponses
variables selon les pays : en Allemagne et en Belgique
c'est le risque de baisse du cours qui arrive en tête,
aux Pays-Bas et au Royaume-Uni s'y ajoute le risque de dilution
du capital, la France étant plus sensible à
un possible renforcement du pouvoir des salariés actionnaires
et à leur traitement privilégié. Il s'avère
également selon 35% des répondants que l'octroi
de recommandations ou les décisions d'investissement
sont plus volontiers accordées à des sociétés
pratiquant l'actionnariat salarié. Les hollandais et
les britanniques étant sur ce point les plus influencés.
On note toutefois que les gérants sont plus sensibles
à ce critère que les financiers : près
des trois quarts des analystes ne déclarant pas donner
de prime particulière à ces sociétés
plus qu'à d'autres.
Concernant les modalités
d'accès au capital, 83% des personnes interrogées
sont favorables aux attributions d'options d'achat ou de souscription
d'action. 80% estiment dès lors qu'elle doit concerner
tous les salariés. Deuxième score : 71%
d'entre eux évoquent les augmentations de capital réservées.
Quant à l'exercice individuel ou à la représentation
des salariés dans les organes de gestion, on constate
que la France est en tête des pays favorables à
un exercice collectif (84% d'avis favorables), l'Allemagne
y étant à l'inverse la plus opposée (69%
d'avis défavorables). Et si l'actionnariat salarié
devenait vraiment une pratique française ?
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