Annoncée
depuis le mois de mai dernier, Ciné
Info.fr vient enfin de boucler sa deuxième levée
de fonds. Après Crédit Lyonnais Asset Management,
Robinvest et FKGB, c'est au tour de Suez Net Invest de devenir
actionnaire. Le fond d'investissement, détenu à
100% par la Suez-Lyonnaise des Eaux, entre ainsi dans le capital
de Ciné Info à hauteur d'un tiers de sa valorisation.
De leur côté, les anciens actionnaires du site
voient leur part du capital diminuer d'un tiers en moyenne.
Les trois fondateurs (Nicolas Brigaud Robert, Valéry
Guibal et François Yon) restent les plus gros actionnaires
et conservent le contrôle et le management du site.
"Nous sommes très satisfaits de notre entente
avec Suez Net Invest car cela nous renforce,
explique François Yon.
Nous avions initialement prévu de lever près
de 30 millions de francs et ce second tour de table nous donne
les moyens de notre financement. C'est un atout indéniable
que d'avoir un tel groupe derrière nous."
De son
côté, Suez Net Invest, un fond d'investissement
qui a commencé à constituer son portefeuille
à partir d'octobre, ne souhaite pas communiquer autour
de cette prise de participation. "Tout ce que nous pouvons
dire, indique Eric Vincent, directeur général
de Suez Net Invest, c'est que notre motivation pour entrer
dans le capital de Ciné Info est liée au fait
que la chaîne est présente sur Noos TV".
Une analyse logique puisque Ciné Info ambitionne déjà
depuis plusieurs mois d'être présent sur le bouquet
satellite TPS, dont Suez-Lyonnaise des Eaux détient
une participation de 25%.
Cet apport
en capital devrait donc permettre à Ciné Info
de développer sa plate-forme numérique pour
son entrée dans le courant du premier semestre 2001
sur TPS. En premier lieu, ce seront les bandes annonces et
les horaires dans les salles qui seront diffusés. La
mise au point de l'application interactive est indéniablement
une priorité pour le site. "Nous croyons énormément
au développement des sites Internet sur la télévision
numérique, ajoute François Yon. Dès le
départ, les objectifs de Ciné Info étaient
la télévision car selon nous, la TV numérique
a un bel avenir devant. Elle est déjà mature,
contrairement au Web." Cette levée de fonds devrait
également servir à décliner le contenu
du site sur UMTS et, surtout, à financer des programmes
plus étoffés. Deux nouveaux programmes sont
ainsi prévus pour début 2001 : une émission
de castings et un tournoi de courts-métrages. Pour
l'UMTS, l'objectif est de pouvoir visualiser notamment des
bandes-annonces sur son portable avec une image et un son
de très grande qualité aux alentours de 2004.
Une nouvelle
rubrique devrait également apparaître dans le
courant de la semaine prochaine. "Il s'agit d'un partenariat
avec 'L'observatoire de la satisfaction', précise Valéry
Guibal, autre fondateur de Ciné Info. Signée
depuis novembre 2000, cette alliance devrait être affichée
sur le site au travers de notre toute nouvelle rubrique qui
doit être mise en ligne d'ici quelques jours."
Nommée "l'Echo du Public", cette rubrique
reprendra chaque lundi 3 à 5 films analysés
par l'observatoire de la satisfaction. Apparaîtront
les taux de recommandation et d'intention ainsi que les indice
de satisfaction et les prévisions. des micro-trottoirs
illustreront ces prescriptions qui ont pour but de favoriser
le bouche-à-oreille.
Cette
année, Ciné Info devrait réaliser un
peu plus de 4 millions de francs de chiffre d'affaires dont
près de 80% grâce à la publicité.
Un peu plus de 10% sont issus de la syndication de contenu.
Ciné Info ne comptait pas initialement sur cette source
de revenu, mais il s'avère que les portails s'intéressent
à ce type d'information, que ce soit en marque blanche
ou non. Pour 2001, Ciné Info table donc d'ailleurs
sur une part de 20% des revenus pour la syndication. Les quelques
10% restants sont issus du e-commerce présents sur
le site, à la fois au travers de commissions prélevées
grâce au partenariat avec la Fnac pour la vente de VHS
et de DVD et grâce à la vente des produits dérivés
des films. Une deuxième version du site est prévue
pour février 2002, toujours avec l'agence FKGB,
également actionnaire.
En ce qui
concerne la promotion du site, la réponse d'un des cofondateurs,
François Yon, est limpide : "Nous n'avons aucunement
besoin de dépenser de l'argent pour notre communication.
A chaque fois qu'Allociné
fait de la pub, les connexions sur notre sites sont multipliées
par quatre et le nombre de nos pages vues est en constante augmentation.
Que voulez-vous que je vous dise... On en profite !". |