Il va falloir se dépêcher. Les
internautes désireux de réserver gratuitement, et pour l'année
à venir, leur nom de domaine et adresse e-mail en ".nom.fr"
n'ont plus que quelques jours pour se manifester. Faute de
quoi, cette offre gratuite, initiée le 1er décembre
dernier par l'Afnic (Association française pour le nommage
en coopération), va devenir payante dès le 1er janvier prochain.
Cette initiative à destination des particuliers, permet de
protéger et d'utiliser son nom patronymique sur Internet pour
une durée renouvelable de un an. Les Martin ou les Dupont
sont une fois de plus biaisés, le site Populis.com
(site communautaire familial) les ayant déjà déposés en faisant
un lien sur sa page d'accueil.
NordNet,
filiale de France Télécom et FAI implanté dans le Nord de
la France, a lancé à cette occasion le site Monadresse.com.
L'internaute peut encore y déposer son patronyme et ce quelque
soit le fournisseur d'accès auquel il est abonné. NordNet
se charge ensuite de rediriger l'adresse de son e-mail et
de son site Internet sur la nouvelle dénomination. "En plus
de l'offre de l'Afnic, nous proposons notre service d'assistance
et de redirection d'adresse URL, explique-t-on chez NordNet.
Aujourd'hui nous n'avons eu que 1.500 réservations".
A quelques jours de la fin de
cette offre, le bilan est pour le moins mitigé. Au vendredi
22 décembre, l'Afnic avait reçu 4.531 dossiers seulement là
où en 1999, près de 100.000 canadiens avaient répondu présent
pour une offre équivalente outre-Atlantique. Visiblement,
l'achat du patronyme sur Internet ne semble pas être au cur
des préoccupations actuelles des Français (ni des Européens
d'ailleurs). Il faut dire, à leur décharge, que cette offre,
valable uniquement au mois de décembre, n'a pas fait l'objet
d'une campagne de communication excessive. Malgré le peu d'engouement
général, l'Afnic n'envisage pas de reconduire l'opération
après la date fatidique du 31 décembre minuit.
"Au 1er janvier 2001, cette offre
passera à 290 francs, apprend-t-on chez NordNet. Une réunion
avec les responsables de l'Afnic devrait nous permettre de
dresser le bilan de l'opération." A la fin de cette "période
d'essai" les 4.500 internautes déjà inscrits
pourront au choix abandonner leur "nom.fr" dans
le domaine public ou le reconduire pour l'année à suivre en
mettant cette fois-ci la main au porte-monnaie. Les retardataires
qui voudront en profiter devront faire attention dans leur
précipitation au prestataire qu'ils choisiront. Le pack Easy
de la société Claranet
permettra par exemple à son utilisateur d'héberger son site
(50 Mo d'espace disque et 5 e-mails) et d'avoir accès à des
statistiques, à une interface d'administration personnalisée
et à un support technique pour 99 francs au mois de décembre.
Le même pack passera à 499 francs en début d'année prochaine...
D'ici au début de l'année prochaine,
les 50.000 internautes canadiens qui avaient profité d'une
offre similaire, risquent d'assister à la mise à mort de leur
site Internet par l'Acei (l'équivalent canadien de l'Afnic).
Sur les 98.000 canadiens à avoir réservé gratuitement leur
adresse auprès de l'Acei, seule une petite moitié a accepté
de débourser les 40 dollars (environ 300 francs) nécessaires
afin de garder leur adresse pendant encore un an. Les autres
n'auront plus qu'à se retourner vers leur ancienne URL. Mais
à la vue du nombre d'inscrits, cette situation n'est
pas prête de se reproduire en France.
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