E-Commerce
Faute de trésorerie, Letsbuyit se place sous tutelle judiciaire
Encerclé par ses dettes, le poids-lourd européen de l'achat groupé a annoncé qu'il se plaçait sous tutelle judiciaire et qu'il suspendait la quotation de son titre. --> (Mardi 2 janvier 2001)
         

Décidément l'Europe du Nord souffle le chaud et le froid dans la Net-économie européenne. Après la faillite de Boo en mai 2000, c'est au tour de Letsbuyit de vivre des heures sombres. Depuis vendredi 29 décembre midi, le site d'achat groupé créé aux Pays-Bas, a en effet annoncé qu'il avait demandé à être placé sous tutelle judiciaire néerlandaise (l'équivalent du "Chapter 11" aux Etats-Unis). Ce système permet à la firme de bénéficier d'un moratoire sur remboursements des dettes dues à ses créditeurs. Un communiqué paru sur le site corporate du groupe informe, de manière laconique, la suspension de quotation de l'action de la holding hollandaise sur le Neue Markt de Francfort.

A la base de cette décision : une levée de fonds programmée de 80 millions d'euros (près de 525 millions de francs) qui a finalement avorté. Letsbuyit comptait en effet sur cet apport en capital pour combler le déficit enregistré au moment de Noël. Avec les fêtes de fin d'année, la trésorerie de la société a été creusée par les coûts de distribution des produits achetés sur les 14 sites de la firme en Europe (dont 80% des ventes sont réalisées uniquement avec l'Allemagne, le Royaume-Uni et les pays nordiques). Dans une interview au Wall Street Journal, Stephen Cox, Investor Relations Director, affirme que "Letsbuyit va s'efforcer de continuer ses opérations sous une forme nouvelle. Il faut discuter de cela avec notre administrateur hollandais. Une des options qui nous reste est une diminution drastique de notre dimension opérationnelle."

En attendant, Letsbuyit s'acquitte des commandes prises avant le vendredi 29 décembre mais ne peut accepter les nouvelles demandes d'achat ultérieures. Le centre d'appel français ne répond d'ailleurs plus au téléphone depuis cette date. Chez Letsbuyit France, Laurence Perratzi préfère éluder la situation : "Le problème se pose au niveau européen, je ne peux pas en parler. Seul Stephen Cox, en Angleterre, est habilité à en discuter". A l'instar de la faillite de Boo, il semble donc que la filiale française "subisse" les événements en cours dans la maison-mère. Même réaction pour Florence Mihail-Danton, responsable de la communication de PPR Interactive, structure qui avait pourtant investi 35 millions de francs dans Letsbuyit en février dernier (voir l'article JDNet du 16/02/2000) : "Nous avons appris cela par la presse. Je n'avais absolument pas entendu parlé d'une telle situation avant les déclarations du port-parole de Letsbuyit. Et évidemment, l'information tombe à la veille du week-end du 31 décembre..."

Pour Guillaume Paillet, co-fondateur du site français d'achats groupés Alibabuy.com, l'épée de Damoclès qui pèse sur Letsbuyit n'est pas une franche surprise. A l'image des fermetures en France de Clust et KoobuyCity, c'est même le concept global du group buying qui exploxe : "Le modèle économique des achats groupés est de moins en moins évident. La position qui consiste à dire, je m'occupe à la fois des achats, de la vente et de la distribution, n'est pas viable dans la mesure où les marges sont trop faibles pour faire baisser significativement les prix notamment à cause de la logistique. Actuellement je ne vois que deux portes de sorties. La première consiste à se faire racheter par un géant de la distribution comme Carrefour, par exemple. La deuxième est de se spécialiser dans un secteur très professionnel, comme le secteur médical, afin de pouvoir s'appuyer sur des marges importantes." Visiblement, Letsbuyit n'a réussi à pousser aucune de ces deux portes de sortie.

[Rédaction, JDNet]
 
 
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