E-Commerce
Letsbuyit, une victime de l'époque des valorisations folles
L'acteur scandinave, arrêté en plein vol par ses besoins de trésorerie, est aujourd'hui la première société Internet cotée en Europe dont l'existence même est compromise. --> (Mardi 2 janvier 1900)
         

L'échec de l'achat groupé européen est aujourd'hui consacré avec l'annonce de la demande de placement du site LetsBuyIt sous tutelle judiciaire néerlandaise par ses dirigeants. La société d'origine suédoise, créée à la fin de l'année 1998 par Johan Staël von Holstein (le fondateur d'Icon Medialab), John Palmer et Jesper Jos Olsonn, est aujourd'hui présente dans 14 pays d'Europe et affiche une communauté de plus d'un million de membres en Europe pour plus de 440.000 articles livrés depuis sa création. Letsbuyit est encore aujourd'hui, avec le feu Boo.com, l'un des seuls e-marchand a avoir créé une véritable marque Web européenne. En mars dernier, alors que le site ouvrait ses portes en France, la société emploiyait 300 personnes en Europe, dont 15 pour l'Hexagone.

Laurence Perratzi, directrice générale de la filiale française, interrogée en octobre dernier au lendemain du rachat de Clust (la star française du secteur reprise par son concurrent Uniondream) affirmait que "le concept de l'achat groupé reste excellent. Nous nous concentrons sur ce concept initial car nous sommes persuadés que le potentiel est énorme." Une croyance qui a convaincu bon nombre de structures d'investissement puisque le groupe Letsbuyit a vu se pencher sur son berceau plusieurs groupes financiers européens majeurs : 52 millions de francs apportés par le groupe média allemand Prosieben, 35 millions de francs par le groupe français de distribution PPR, 25 millions par Sofinova Partners et 105 millions de francs par le groupe média britannique BskyB en avril dernier.

La première alerte pour ce géant européen est venue à la fin du printemps, lorsque devant s'introduire sur le Neue Markt de Frankfort, Letsbuyit avait dû repousser plusieurs fois l'opération pour finalement s'introduire sur ce marché en juillet avec une valorisation divisée par deux (320 millions d'euros soit plus de 2 milliards de francs). Avec 66 millions d'euros (près de 433 millions de francs) levés contre les 130 millions d'euros espérés, Letsbuyit devait envisager une nouvelle introduction sur un autre marché pour 2001. "Peut-être au Nasdaq", affirmait Laurence Perratzi, à l'issue de l'opération. "Mais le problème, expliquait à l'époque un financier français très présent sur le secteur de la nouvelle économie, c'est que Letsbuyit a été tellement valorisée lors de son second tour de table en mars, en pleine folie, qu'aucun investisseur privé ne veut ou ne peut désormais suivre. La seule solution pour eux reste la Bourse, encore et encore."

La valeur estampillée "dotcom" a été aussitôt victime de la remise en cause par les marchés financiers des modèles des sociétés Internet. Introduit au dessus de 6 euros, le titre Letsbuyit a depuis entamé une inexorable descente aux enfers avec un plus bas de l'année à 0,62 euros, au début du mois de décembre. Ces derniers jours le titre avait connu une légère remontée sur fond de rumeurs de rachat, avec un cours de clôture jeudi 28 décembre à 1,29 euros.

Impossible dans ces conditions pour le management de Letsbuyit de lever des fonds sur le marché. La seule possibilité restait la conclusion d'un partenariat avec un acteur capable de fournir de la trésorerie au groupe européen qui ne prévoyait pas d'attendre l'équilibre financier avant la fin 2002. C'est donc aujourd'hui une véritable crise née de la sur-valorisation des sociétés du secteur au printemps dernier que semble payer Letsbuyit.
La décision annoncée par le siège européen de Letsbuyit, situé aux Pays-Bas, place désormais le groupe sous la tutelle d'un mandataire judiciaire. La survie de la société et de l'ensemble des 14 filiales locales est conditionnée par l'arrivée d'un repreneur ou d'un partenaire financier éventuel. Une denrée très rare.

[Fabien Claire, JDNet]
 
 
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