La cession
des parts de Vivendi Universal dans AOL
France "a été une question de mois, puis de semaines,
c'est maintenant une question de jours, peut-être même d'heures",
selon Jean-Marie Messier, le PDG du groupe de communication.
Celui-ci affirmait depuis de longs mois son intention de se
séparer des 55% qu'il détient dans le fournisseur d'accès,
dont AOL est l'autre actionnaire. La cohabitation au sein
d'une filiale commune entre Vivendi Universal et AOL-Time
Warner, respectivement n°2 et 1 mondiaux de la communication,
était, il est vrai, devenue délicate. L'opération,
promise par Jean-Marie Messier pour la fin de l'année dernière,
pourrait être conclue "d'ici la fin de la semaine", ce qui
laisse peu de temps mais permettra au patron de Vivendi de
célébrer à sa façon la fête de l'Internet.
Les contrats
de cession sont rédigés et désormais entre les mains des avocats,
a reconnu Jean-Marie Messier, qui n'a évidemment pas précisé
le montant de l'opération, se contentant de révéler que Vivendi
Universal réaliserait, pour l'occasion, "une plus-value significative".
Selon lui, Vivendi aurait investi environ 50 millions d'euros
dans AOL France depuis sa création.
Les ponts
ne devraient pas pour autant être coupés, affirme Jean-Marie
Messier, qui, plutôt que de "divorce", préfère parler de "séparation
obligée en bons termes". Cegetel, la filiale de télécommunications
de Vivendi, restera l'opérateur télécoms d'AOL France. Mais
l'accord prévoit un délai de trois mois avant que Vivendi
Universal ne "retrouve sa liberté de fournisseur d'accés".
La participation de Vivendi dans AOL France empêchait en effet
jusque là le groupe de communication de proposer sa propre
offre d'accès. Passés les trois mois, Vivendi pourra donner
libre cours à la stratégie d' "ISP virtuel" chère à son président,
c'est-à-dire l'utilisation des services de fournisseurs d'accès
divers.
Les informations
sur les négociations avec AOL France ont été données par Jean-Marie
Messier à l'occasion d'une conférence de presse au cours de
laquelle a été présentée l'opération NetGener@tion, qui va
permettre aux salariés du groupe d'acquérir, pour 3 euros
par mois pendant trois ans, un ordinateur Hewlett-Packard
et un accès illimité à l'Internet. Pour Vivendi, cette
opération, qui a obtenu le soutien "à l'unanimité" des syndicats
du groupe, est l'occasion d' "associer tous les collaborateurs
à la révolution numérique en les aidant à se familiariser
aux nouvelles technologies". 100.000 salariés sont concernés
en France et trois fois plus dans le monde. Pour Vivendi,
le coût total serait de près de 2,5 milliards de francs (8.000
francs par ordinateur).
Pour l'instant,
les utilisateurs paieront leurs communications téléphoniques,
en attendant le forfait illimité que Jean-Marie Messier, co-signataire
de la pétition sur ce sujet adressée à Jacques Chirac et au
gouvernement (Lire l'article
du JDNet du 01/03/01), a de nouveau réclamé ardemment. L'accés,
a précisé Jean-Marie Messier, sera assuré par
Internet Télécom, partenaire de PeoplePC, qui
est chargé de la mise en uvre et du suivi du programme. Cette
dernière société a déjà réalisé de telles opérations
aux Etats-Unis pour Ford ou Delta Airlines mais vient de démarrer
ses activités en Europe (Lire l'article
du JDNet du 24/01/01). L'un des actionnaires de PeoplePC Europe
(à 35%) n'est autre qu'@Viso, le fonds d'investissement de
Softbank et
Vivendi Universal. Quant à la page d'accueil
par défaut des "PC NetGener@tion", ce sera évidemment Vizzavi,
le portail maison qui devrait du coup voir singulièrement
gonfler son audience.
On notera
que Vivendi Universal a pour une fois été prévoyant dans sa
gestion des noms de domaine, qui lui avait jusqu'à présent
valu bon nombre de mésaventures (Lire les Confidentiels
du JDNet) : le nom de domaine Vivendi-Netgeration.com a été
enregistré par le groupe français le 21 décembre dernier.
Pour le site, il faudra attendre un peu...
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