L'été 2000 a vu fleurir les
sites proposant aux internautes de développer et numériser
gratuitement leurs photographies, tout en les mettant en ligne.
Une fois ses photos numérisées au sein d'un album personnel,
l'internaute peut les partager par un système de mot de passe
avec les membres de sa famille ou des amis. Le modèle économique
de ces différents sites repose sur les commandes passées
par les photographes, une fois que leurs images sont mises
en ligne. Il est en effet possible de passer commande de tirages
papiers de toutes tailles, ou encore de t-shirt illustrés,
de tapis de souris ornés du portrait du petit dernier
etc.
Seul Photoreflex
(Lire l'article
du JDNet du 23/10/00) consent à donner ses prévisions 2001,
qui en disent long sur ce marché très concurrentiel.
"Pour l'année 2001, et avec notre nouvelle offre BtoB, avance
Arnaud Castillo le co-fondateur de Photoreflex, nous envisageons
de réaliser un chiffre d'affaires de 5 millions de francs.
Nous devrions atteindre notre point d'équilibre au premier
trimestre 2002." Lors de son lancement en juin 2000,
Photoreflex avait déjà prévu de diversifier ses activités
en proposant notamment au PME et PMI d'externaliser leur photothèque
avec le site Photomonitor.com.
"Une bonne solution pour certaines entreprises qui ont
ainsi la possibilité de disposer d'une photothèque (avec gestion
des droits d'accès) pour un coût modéré, et sans avoir à s'occuper
de la partie logistique."
De son côté, Kerinside,
éditeur du site grand public Picbull.com,
met en uvre une stratégie différente (Lire l'article
du JDNet du 15/11/00). "Notre site d'album en ligne Picbull.com
n'est que la vitrine de notre savoir faire, précise Jérôme
Darsouze, l'un des co-fondateurs de Kerinside. Notre vrai
métier est de proposer des modules de gestion de photo à d'autres
sites et en marque blanche. C'est évident, il y a trop de
monde sur ce secteur. Aujourd'hui, qui peut se payer une campagne
de communication suffisante pour amener du monde et rentabiliser
son site? Seuls les portails et les enseignes sont en mesure
de faire tourner un tel service, en l'intégrant au sein de
leur offre globale." Les sites spécialisés
tentent de construire une marque grand publique alors qu'ils
n'en n'ont pas les moyens, affirme le dirigeant de Kerinside.
Cette dernière a choisi de commercialiser sa solution
technologique auprès de clients comme Librededroits.com
ou Rtl.fr.
Autre site, autre stratégie :
Wistiti.fr
s'est tourné vers la photographie événementielle. Le
site propose aux entreprises de mettre en ligne, et à disposition
de leurs clients et invités, les photos des diverses soirées
qu'ils ont l'occasion d'organiser. Pour certains événements,
Wistiti.fr propose même d'envoyer ses propres photographes
professionnels. Le site est également en mesure de fournir
sa solution d'album en ligne en marque blanche. Mais là encore,
aucune information n'est divulguée quant au chiffre
d'affaires réalisé par le site depuis son lancement.
Photoways.com,
lancé également en juin 2000, a choisi de se spécialiser uniquement
dans le tout numérique. "Le marché du développement de film
argentique par correspondance est insignifiant, affirme Benoît
Marchione le directeur des partenariats du site : il représente
moins de 1,5% du marché global. Aujourd'hui, les photographes
n'ont que l'embarras du choix pour développer leurs photos
et je vois mal pourquoi ils confieraient leurs films à un
site Internet." En revanche, Photoways.com s'intéressent
aux utilisateurs d'appareils numériques, qui disposent souvent
d'un ordinateur relié à Internet et dont beaucoup ignorent
qu'ils peuvent obtenir des tirage papier de leurs fichiers
numériques. Le site entend également s'adresser aux
photographes professionnels, "en réalisant des tirages
de grande qualité à un prix compétitif", affirme Benoît
Marchione.
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