Finances
Etats-Unis : le capital-risque dans les starting-blocks
Malgré un fort ralentissement fin 2000, le capital-risque américain affiche un niveau de fonds record. Il ne manque plus que le signal. --> (Mercredi 7 mars 2001)
         

Pour le capital-risque américain, le bilan 2000 est sans appel : les fonds n'ont jamais été aussi bien dotés mais la volatilité galopante des marchés a subitement freiné le rythme des opérations en fin d'année. Le rapport de la NVCA (National venture capital Association) sur l'année passée montre ainsi que 494 fonds américains de capital-risque ont levé au total 92,3 milliards de dollars. Par rapport à 1999, cette enveloppe représente un bond de 57% des montants levés. L'argent est donc bien là, mais malgré tout, les chiffres se sont fortement essoufflés au dernier trimestre 2000. Alors que le second et troisième trimestres 2000 affichaient chacun des montants supérieurs à 27 milliards de dollars, les trois derniers mois de l'année enregistrent un total de 18,4 milliards de dollars.

La NVCA explique cet effet d'entonnoir par trois raisons principales : la morosité permanente des marchés boursiers, la stratégie de refinancement déployée par les capitaux-risqueurs, qui délaissent quelque peu les premiers tours de table, et le coup de frein marqué des investisseurs institutionnels, qui attendent que le secteur du capital-risque se structure et se professionnalise. En d'autres termes, les moyens existent mais la prudence est de mise. Mais pour les capitaux-risqueurs américains, cette nouvelle devise prend surtout racine dans un contexte peu favorable aux IPO et aux "sorties" via des opérations de fusions et acquisitions (M&A, mergers & acquisition), elles aussi victimes d'un brusque essoufflement. Alors que l'année dernière les opérations en M&A ont généré un volume de 67,6 milliards de dollars, contre 35,3 milliards de dollars en 1999, le quatrième trimestre 2000 a accusé un très net ralentissement : 8,2 milliards de dollars en M&A, contre 27,7 milliards de dollars au second trismestre 2000.

Le "paradoxe 2000" du capital-risque, qui a amplement franchi l'Atlantique, place donc en suspension une masse record de fonds qui, pour l'heure, ne se libère qu'au compte-gouttes sur les marchés émergeants. Une situation par nature transitoire étant donné l'objectif assigné à ces fonds. A l'image de l'irrationalité qui imprègne négativement le segment TMT en Bourse depuis plusieurs mois, il y a fort à parier que le signal libératoire pour le capital-risque s'avère tout aussi subtil. Et imminent.

[Ludovic Desautez, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International