Avec 14,5 millions d'abonnés, France Télécom Mobile est le premier opérateur mobile du marché français. Mais loin de la surenchère de services avancées par certains acteurs, France Télécom préfère déployer une offre plutôt rationnelle tout en se préparant pour les prochaines générations de réseaux. Le premier bouquet Wap de France Télécom avait été lancé à titre expérimental en décembre 1999. Les premiers services officiels ont, quant à eux, vu le jour sous la forme actuelle du portail Itinéris en mai 2000.

Le portail Wap Itineris revendique actuellement 600.000 clients actifs (se connectant au moins une fois par mois) pour un parc global de 1,5 million de terminaux Wap estampillés Itinéris. Entre la mise à niveau du réseau GSM, afin de renforcer les structures liées à la transmission de données, et la création du portail de services, France Télécom a pour le moment déboursé "un peu moins de 100 millions de francs", précise Julien Billaut, le responsable de France Télécom Mobile. Un investissement jugé "raisonnable" comparé, par Julien Billaut, au coût de la mise en place du réseau GSM de France Télécom qui est de l'ordre de 30 milliards de francs. Prochainement, France Télécom devrait investir dans une nouvelle version de son portail, qui pourrait notamment supporter un plus grand nombre d'utilisateurs. "Jusqu'à 5 millions", confirme Julien Billaut.

La future version du portail mobile Itinéris mettra l'accent sur les options de personnalisation -ce qui semble également être le cas de tous les portails Wap- sur de nouvelles fonctionnalités et sur l'aspect multi-supports (téléphones mobiles, assistants personnels et Internet). Pour l'heure, les résultats obtenus par le service Wap d'Itinéris sont révélateurs du marché. En moyenne, un utilisateur se connecte environ 10 minutes par mois. "Nous ne sommes pas du tout déçus de nos résultats. Les gens ont aujourd'hui tendance à brûler ce qu'ils ont adoré la veille. Le Wap fonctionne correctement depuis seulement six mois, c'est très court. Il faut laisser du temps aux utilisateurs pour qu'ils s'approprient ce nouveau service. Nous tablons aujourd'hui sur un objectif raisonnable qui est d'atteindre 1 million d'utilisateurs d'ici au mois de juin prochain."

Les différents services proposés aujourd'hui par Itinéris ne sont pas vraiment différents de ceux de la concurrence. Du point de vue de l'utilisateur, le choix peut même sembler anecdotique, tant les portails Wap se ressemblent tous. En plus des traditionnels services de communication électronique, Itinéris propose également des services d'information, d'alerte et des jeux en partenariat avec les principaux acteurs du marché. "Cela pourrait paraître paradoxale, mais aujourd'hui notre seul concurrent est le portail 6ème Sens de Bouygues, explique Julien Billaut. Des gens comme Vizzavi, AOL ou Yahoo, ont opté pour une stratégie visant à porter leur site Internet sur un support téléphonique mobile. En ce qui nous concerne, nous avons choisi de nous positionner uniquement vers l'utilisateur Wap, et non vers l'internaute. Et à la différence de nos concurrents, nous possédons près de la moitié du marché de la téléphonie mobile en France". Autre priorité pour France Télécom Mobile : se positionner face à l'arrivée des réseaux GPRS et UMTS. "Il ne faut pas oublier qu'en 1995 Itinéris n'était encore qu'un opérateur technologique, tient à préciser Julien Billaut. Proposer des services et surtout du contenu à nos clients est un métier nouveau pour nous. Nous avons dans ce cadre beaucoup à apprendre du Wap."

France Télécom Mobile affirme aujourd'hui être en mesure de démarrer les premières expérience UMTS dès la fin de l'année, à condition que les constructeurs respectent leurs engagements. Les premier forfaits UMTS entreraient ainsi en vigueur dans les grandes villes à partir de la mi 2002. "UMTS ou pas, la téléphonie mobile ne sera jamais de l'Internet mobile, affirme Julien Billaut. Les terminaux, et surtout les prix des communications, ne s'y prêtent pas vraiment. A service équivalent, une connexion mobile coûtera toujours plus cher qu'une connexion fixe. Même si l'UMTS devrait faire entrer la téléphonie mobile dans l'ère du multimédia, il y aura toujours un problème lié à la mobilité. Nous ne sommes pas encore prêts de regarder un film sur un téléphone. Par contre un clip, pourquoi pas..."