Fashionlive,
site dédié à la mode et pionnier de la
vidéo en ligne, a été créé
par Bertrand Pecquerie en 1997 dans le cadre de la société
World Média Live, filiale du groupe Vivendi. En juillet
2000, lors de la revente du site du Festival de Cannes, également
édité par WML, les fondateurs de Fashionlive
en ont profité pour racheter cette activité.
Deux ans après son lancement, Fashionlive enregistrait
2 millions de pages vues par mois et 150 000 visiteurs
uniques. "Immédiatement après le rachat,
j'ai proposé au groupe 3
Suisses de rentrer dans le capital. Le vépéciste
a investi 6 millions de francs et détient 50 %
des parts", raconte le PDG, ancien journaliste.
Dès
le départ, le site s'est positionné sur la diffusion
en vidéo de défilés de mode et s'est
donné comme objectif de couvrir tous les défilés
de Paris, Milan, New-York et Londres, soit 90 % des défilés
de créateurs connus. Cela représente 26 semaines
de défilés pour une moyenne de trois défilés
par jour en période haute. Les événements
couverts par le site sont à 50 % des défilés
de haute couture et à 50 % des défilés
de designers. Ponctuellement, le site organise des chats avec
CanalChat
(hier, Pierre Cardin) mais Fashionlive a surtout dû
se mettre en règle avec les copyrights. Le site a seulement
le droit de proposer moins de trois minutes de défilés
et pas plus de sept modèles, sous peine de devoir payer
des droits d'auteurs aux mannequins et aux maisons de couture.
Fashionlive
cible les femmes de 18 à 34 ans. Les visiteurs du site
sont à 80 % américains et l'équipe,
composée de 20 personnes, est elle aussi en majorité
anglo-saxonne. Le site est d'ailleurs destiné en priorité
à un public américain, qui s'intéresse
de plus en plus à la mode venue d'Europe. La journaliste
Florence Belkacem travaille à mi-temps sur le site
et occupe le poste de rédactrice en chef de la version
française.
Le modèle
économique de Fashionlive repose sur trois axes. La
publicité naturellement mais le site revend également
une partie de son contenu à des sites comme Women.com,
Infonie, AuFéminin ou Le Figaro. Le site du Printemps
affichera une partie du contenu de Fashionlive avant la fin
de la semaine. "Notre objectif est de vendre notre contenu
à 3 ou 4 partenaires dans chaque pays. Nous signons
des contrats à l'année et proposons notre contenu
en marque blanche le plus souvent, sur un modèle de
licensing", précise Bertrand Pecquerie.
Enfin,
le troisième axe reposera sur un site marchand, qui
devrait ouvrir le 10 avril prochain. Les 3 Suisses a cédé
pour un franc symbolique le site placedemode.com. "Nous
voulons vendre sur ce site des articles de jeunes créateurs.
Notre cible sera prioritairement le marché américain
et nous nous reposons sur l'expertise des 3 Suisses pour la
plate-forme e-commerce et la logistique", précise
le PDG. La boutique, qui sera intégré à
Fashionlive, proposera pour partie (un quart) des produits
présentés dans le catalogue du vépéciste
et les autres produits seront des articles exclusifs. Il est
prévu de renouveler le catalogue du site toutes les
6 semaines. Mais on peut se demander comment placedemode pourrait
réussir là où Boo et Dressmart ont échoué...
"Je crois vraiment que le e-commerce de vêtements
de mode peut être prospère si on trouve un bon
moyen de présenter les articles. Nous avons travaillé
sur une présentation vidéo. Les vêtements
seront portés par des mannequins et nous les intégrerons
dans des saynètes filmées le plus souvent en extérieur
à Paris. Nous espérons 1 500 acheteurs
pour la première année", affirme Bertrand
Pecquerie.
Fashionlive
annonce un chiffre d'affaires de 3 millions de francs pour
l'année 2000-2001. La société est actuellement
en pourparlers pour une levée de fonds auprès
d'un groupe de luxe italien. Ce nouvel investisseur pourrait
injecter 4 millions d'euros. Le capital serait alors détenu
à parts égales entre les fondateurs, les 3 Suisses
et le nouvel arrivant.
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