Médias
Fashionlive marie le luxe, les 3 Suisses, la vidéo... et bientôt le e-commerce
Le site centré sur la haute couture va récupérer placedemode.com auprès de son actionnaire vépéciiste. Il tente par ailleurs de séduire un grand du luxe italien. --> (Mercredi 14 mars 2001)
         

Fashionlive, site dédié à la mode et pionnier de la vidéo en ligne, a été créé par Bertrand Pecquerie en 1997 dans le cadre de la société World Média Live, filiale du groupe Vivendi. En juillet 2000, lors de la revente du site du Festival de Cannes, également édité par WML, les fondateurs de Fashionlive en ont profité pour racheter cette activité. Deux ans après son lancement, Fashionlive enregistrait 2 millions de pages vues par mois et 150 000 visiteurs uniques. "Immédiatement après le rachat, j'ai proposé au groupe 3 Suisses de rentrer dans le capital. Le vépéciste a investi 6 millions de francs et détient 50 % des parts", raconte le PDG, ancien journaliste.

Dès le départ, le site s'est positionné sur la diffusion en vidéo de défilés de mode et s'est donné comme objectif de couvrir tous les défilés de Paris, Milan, New-York et Londres, soit 90 % des défilés de créateurs connus. Cela représente 26 semaines de défilés pour une moyenne de trois défilés par jour en période haute. Les événements couverts par le site sont à 50 % des défilés de haute couture et à 50 % des défilés de designers. Ponctuellement, le site organise des chats avec CanalChat (hier, Pierre Cardin) mais Fashionlive a surtout dû se mettre en règle avec les copyrights. Le site a seulement le droit de proposer moins de trois minutes de défilés et pas plus de sept modèles, sous peine de devoir payer des droits d'auteurs aux mannequins et aux maisons de couture.

Fashionlive cible les femmes de 18 à 34 ans. Les visiteurs du site sont à 80 % américains et l'équipe, composée de 20 personnes, est elle aussi en majorité anglo-saxonne. Le site est d'ailleurs destiné en priorité à un public américain, qui s'intéresse de plus en plus à la mode venue d'Europe. La journaliste Florence Belkacem travaille à mi-temps sur le site et occupe le poste de rédactrice en chef de la version française.

Le modèle économique de Fashionlive repose sur trois axes. La publicité naturellement mais le site revend également une partie de son contenu à des sites comme Women.com, Infonie, AuFéminin ou Le Figaro. Le site du Printemps affichera une partie du contenu de Fashionlive avant la fin de la semaine. "Notre objectif est de vendre notre contenu à 3 ou 4 partenaires dans chaque pays. Nous signons des contrats à l'année et proposons notre contenu en marque blanche le plus souvent, sur un modèle de licensing", précise Bertrand Pecquerie.

Enfin, le troisième axe reposera sur un site marchand, qui devrait ouvrir le 10 avril prochain. Les 3 Suisses a cédé pour un franc symbolique le site placedemode.com. "Nous voulons vendre sur ce site des articles de jeunes créateurs. Notre cible sera prioritairement le marché américain et nous nous reposons sur l'expertise des 3 Suisses pour la plate-forme e-commerce et la logistique", précise le PDG. La boutique, qui sera intégré à Fashionlive, proposera pour partie (un quart) des produits présentés dans le catalogue du vépéciste et les autres produits seront des articles exclusifs. Il est prévu de renouveler le catalogue du site toutes les 6 semaines. Mais on peut se demander comment placedemode pourrait réussir là où Boo et Dressmart ont échoué... "Je crois vraiment que le e-commerce de vêtements de mode peut être prospère si on trouve un bon moyen de présenter les articles. Nous avons travaillé sur une présentation vidéo. Les vêtements seront portés par des mannequins et nous les intégrerons dans des saynètes filmées le plus souvent en extérieur à Paris. Nous espérons 1 500 acheteurs pour la première année", affirme Bertrand Pecquerie.

Fashionlive annonce un chiffre d'affaires de 3 millions de francs pour l'année 2000-2001. La société est actuellement en pourparlers pour une levée de fonds auprès d'un groupe de luxe italien. Ce nouvel investisseur pourrait injecter 4 millions d'euros. Le capital serait alors détenu à parts égales entre les fondateurs, les 3 Suisses et le nouvel arrivant.

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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