Emploi
Salaires : les entreprises du Net européen rentrent dans le rang
Le mirage des stock-options dissipé, les cadres des sociétés Internet se raccrochent à des hausses de salaires, particulièrement en France. Une enquête Futurestep et SCA Consulting. --> (Mercredi 14 mars 2001)
         

Futurestep* et SCA Consulting** viennent de publier une enquête européenne sur les méthodes de rémunération dans le secteur Internet. L'étude, qui s'est déroulée d'octobre 2000 à janvier 2001, a porté sur 250 entreprises européennes et 2 000 cadres dirigeants situés dans neuf pays européens. Suite à l'e-krach et au contexte défavorable qui règne actuellement dans le secteur des nouvelles technologies, la nouvelle économie est de plus en plus obligée de s'aligner sur l'ancienne pour garder ses collaborateurs et en attirer de nouveaux. Les promesses de fortes plus-values par le biais de stock-options ou de prises de participation ne suffisent plus. Désormais, les sociétés Internet doivent proposer des salaires fixes intéressants, associés à des primes et des bonus similaires à ce que l'on connaît dans les autres secteurs de l'économie.

>> Start-up : y aller ou pas ?
Parlez-en
sur le Forum

L'exemple de la France est caractéristique. L'étude de Futurestep et SCA Consulting montre que la rémunération de base des cadres dirigeants de la nouvelle économie devrait augmenter de 22 % cette année. De manière générale, cette hausse est évaluée à "seulement" 10 % en Europe. La raison de cette augmentation particulièrement forte en France se situe au niveau du bonus. Actuellement, dans l'hexagone, seuls 19 % des directeurs généraux reçoivent un bonus, contre 70 % au Royaume-Uni, pays où les cadres dirigeants de la nouvelle économie sont les mieux payés d'Europe. L'étude souligne également le fait qu'une société qui s'introduit en Bourse a tendance à rapidement augmenter les salaires de ses cadres pour s'aligner sur les entreprises de l'économie traditionnelle.

Par ailleurs, face à la désaffection des salariés pour les stock-options, d'autres alternatives de rémunération sont peu à peu examinées par les entreprises. On voit ainsi apparaître de plus en plus de plans de co-investissement ou d'exercices d'option par paiement comptant à un cours inférieur. La question de la bonne vieille mutuelle devient même un atout pour attirer de nouveaux collaborateurs. "L'exception start-up est désormais révolue, la réussite et la rentabilité de la société restent des critères essentiels", peut-on lire dans l'enquête.

Cela confirme une étude similaire menée l'année dernière et qui affirmait la nécessité pour les start-up de combler leur retard, en terme de rémunération, par rapport à l'économie traditionnelle. Ce rattrapage s'est sans doute fait contraint et forcé par le contexte ambiant et montre que les sociétés traditionnelles ont su imposer leur stratégie salariale sur les entreprises du e-business.

* Cabinet de conseil en recrutement du groupe Korn/Ferry International
** Cabinet américain de conseil en management et rémunération

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International