Futurestep*
et SCA Consulting** viennent de publier une enquête
européenne sur les méthodes de rémunération
dans le secteur Internet. L'étude, qui s'est déroulée
d'octobre 2000 à janvier 2001, a porté sur 250
entreprises européennes et 2 000 cadres dirigeants
situés dans neuf pays européens. Suite à
l'e-krach et au contexte défavorable qui règne
actuellement dans le secteur des nouvelles technologies, la
nouvelle économie est de plus en plus obligée
de s'aligner sur l'ancienne pour garder ses collaborateurs
et en attirer de nouveaux. Les promesses de fortes plus-values
par le biais de stock-options ou de prises de participation
ne suffisent plus. Désormais, les sociétés
Internet doivent proposer des salaires fixes intéressants,
associés à des primes et des bonus similaires
à ce que l'on connaît dans les autres secteurs
de l'économie.
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L'exemple
de la France est caractéristique. L'étude de
Futurestep et SCA Consulting montre que la rémunération
de base des cadres dirigeants de la nouvelle économie
devrait augmenter de 22 % cette année. De manière
générale, cette hausse est évaluée
à "seulement" 10 % en Europe. La raison
de cette augmentation particulièrement forte en France
se situe au niveau du bonus. Actuellement, dans l'hexagone,
seuls 19 % des directeurs généraux reçoivent
un bonus, contre 70 % au Royaume-Uni, pays où
les cadres dirigeants de la nouvelle économie sont
les mieux payés d'Europe. L'étude souligne également
le fait qu'une société qui s'introduit en Bourse
a tendance à rapidement augmenter les salaires de ses
cadres pour s'aligner sur les entreprises de l'économie
traditionnelle.
Par ailleurs,
face à la désaffection des salariés pour
les stock-options, d'autres alternatives de rémunération
sont peu à peu examinées par les entreprises.
On voit ainsi apparaître de plus en plus de plans de
co-investissement ou d'exercices d'option par paiement comptant
à un cours inférieur. La question de la bonne
vieille mutuelle devient même un atout pour attirer
de nouveaux collaborateurs. "L'exception start-up est
désormais révolue, la réussite et la
rentabilité de la société restent des
critères essentiels", peut-on lire dans l'enquête.
Cela confirme
une étude similaire menée l'année dernière
et qui affirmait la nécessité pour les start-up
de combler leur retard, en terme de rémunération,
par rapport à l'économie traditionnelle. Ce
rattrapage s'est sans doute fait contraint et forcé
par le contexte ambiant et montre que les sociétés
traditionnelles ont su imposer leur stratégie salariale
sur les entreprises du e-business.
* Cabinet
de conseil en recrutement du groupe Korn/Ferry International
** Cabinet américain de conseil en management et rémunération
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