E-Commerce
Mais qui va bien vouloir acheter du "supermarché.com" ?
Domainoo et Virtual Network lancent un appel d'offres auprès de la grande distribution. Aux enchères, deux noms de domaines : "supermarché.com" et "supermarche.com". --> (Jeudi 22 mars 2001)
         

Depuis hier, le registrar français Domainoo a lancé un appel d'offres sur les noms de domaines "supermarche.com" et "supermarché.com". Conjointement avec Virtual Network, registrar suisse détenteur de "supermarche.com", la société créée en janvier dernier (voir l'article JDNet du 12/01/01) propose ainsi pour la première fois un appel d'offres sur des noms de domaine génériques. Raphaël Raingold, directeur marketing, s'explique sur cette démarche  : "Il ne s'agit d'une réorientation de notre modèle économique. C'est un nouveau pôle qui s'ajoute. Nous n'aurions pas eu l'idée de lancer un tel appel d'offres avant que Virtual Network ne nous contacte pour nous suggérer cette idée. Mais cela ne va pas devenir une démarche récurrente pour notre propre compte. En revanche, nous pouvons servir d'intermédiaires." Il est en effet prévu de réaliser de telles opérations pour le compte de tiers (particuliers ou entreprises) qui souhaitent vendre des noms de domaine génériques ayant une valeur potentielle. Dans ce cas, Domainoo prélèvera 10 % de la vente finale.

Pour l'appel d'offres actuel, Domainoo a contacté 13 sociétés potentiellement intéressées. il s'agit des grands distributeurs déjà présents sur le secteur des cybermarchés ou susceptibles d'y venir à moyen terme. On peut par exemple citer Télémarket, Ooshop, Houra, C-mes courses, Leclerc ou Auchan, mais aussi des acteurs qui n'ont pas encore dévoilés leurs réelles intentions sur le Web, comme Intermarché ou Franprix. Selon Raphaël Raingold, "deux sociétés se sont déjà montrées intéressées". Deux sociétés qui n'ont pas encore développer de site marchand en ligne et qui en sont encore au stade de la réflexion.

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En ce qui concerne les cybermarchés actifs, la réponse est très claire : c'est non. Télémarket et Ooshop se sont ainsi déclarés absolument désintéressés par laproposition. "Nous avons dépensé de l'argent pour construire la marque Ooshop, affirme un porte-parole de Carrefour. Ce n'est pas maintenant que nous allons revenir en arrière pour prendre un nom générique. Nous ne sommes pas, non plus, intéressés pour les autres marques du groupe, comme Champion. En plus, je ne pense pas que ce soit la tendance actuelle et dans l'intérêt d'une nouvel acteur du secteur d'opter pour un nom générique. Les grands distributeurs qui viennent sur le Net choisissent maintenant de mettre en avant leur marque. C'est par exemple le cas d'Auchan Direct." Du côté de Télémarket, même son de cloche. Le leader français n'est pas intéressé par ces noms de domaine et ne voit pas l'intérêt d'adopter une adresse Internet finalement "assez bas de gamme" et qui n'éveille aucune symbolique particulière chez l'internaute, "que ce soit en terme de qualité ou d'attachement à la marque".

Malgré tout, Domainoo semble certain de trouver acheteur pour ces deux noms de domaine. La société a d'ailleurs fixé un prix de réserve, de quelques centaines de milliers de francs, en-dessous duquel elle ne vendra pas les "précieuses adresses". Elle s'engage par ailleurs à ne pas révéler le montant exact de la transaction, si transaction il y a. Pourtant, malgré un argumentaire développé par Domainoo sur l'intérêt de posséder de telles URL pour le référencement et la recherche intuitive, l'utilité de l'achat de "supermarché.com", avec et sans accents, semble assez infime, le client cherchant avant tout la sécurité de la marque. Un autre obstacle se dresse également : ni l'ICANN, ni l'IETF, n'ont à ce jour rendu d'avis favorable à ces nouvelles URL accentuées (voir l'article JDNet du 28/02/01). Méfiance donc pour ceux qui achèteraient des noms de domaines inutilisables et sans garantie de remboursement...

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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