Finances
La banque Vontobel dans les affres de l'Internet
La banque suisse, qui a découvert des irrégularités dans certaines opérations financières Internet, vient d'abandonner son projet de banque en ligne. --> (Lundi 26 mars 2001)
         

Une petite tempête agite le monde bancaire suisse depuis une semaine. La banque Vontobel, un des établissements helvétiques les plus en vue en matière d'investissement aux Etats-Unis et en Europe, vient de laver son linge sale en public. Un linge sale directement issu d'errements hasardeux dans la Net-économie.

En février dernier, Hans-Dieter Vontobel, le président de la banque familiale, a en effet décidé d'opérer un audit interne sur le secteur des fusions et acquisitions et des introductions en Bourse. La banque, qui a notamment réalisé l'IPO de la régie Adlink sur le Neuer Markt en mai 2000 (mais aussi Day Interactive, Intershop...), est alors allée de mauvaise surprise en mauvaise surprise. "Nous avons découvert qu'il y avait eu de fausses opérations comptables dans ce secteur très rentable qui avait tendance à fonctionner de manière autonome", explique Hans-Dieter Vontobel. En France, Vontobel a notamment participé aux tours de table de CanalWeb (130 millions de francs en mai 2000) et de LEA, un fabricant de composants ADSL (66,5 millions de francs en janvier dernier). Vontobel est également présente dans les fonds d'Innovacom et de Galileo Partners, bouclés en septembre dernier.

Le dommage subi est estimé pour l'instant à 161 millions d'euros, et la banque a d'ores et déjà décidé de puiser dans les bénéfices de l'année 2000 pour provisionner la perte. Evènement rarissime, la banque va même rectifier ses comptes 2000, qui avaient été publiés fin janvier, et diminuer de 64,5 millions d'euros le bénéfice annoncé. En outre, la banque a décidé de ne pas relever, comme annoncé également, le dividende de 50% au titre de l'année 2000. Face à l'étendue des dégâts, le président de Vontobel a licencié trois des cadres dirigeants les plus hauts placés : le directeur du département Corporate Finance, le directeur financier du groupe et le président du conseil d'administration.

Mais les opérations comptables frauduleuses ne sont pas les seules responsables de ce couac financier. La banque a également perdu plus de 100 millions de dollars dans son projet de banque en ligne, Y-o-u.com, définitivement abandonné en février dernier. Ce vaste chantier, lancé début 2000, avait mobilisé plus de 200 personnes chez PricewaterhouseCoopers en charge du projet. Empêtré dans des problèmes de compatibilité technique entre les outils informatiques, PricewaterhouseCoopers ne réussira pas à fournir, en un an, une version opérationnelle du site bancaire. "Quand nous avons donné notre feu vert au projet de banque en ligne l'année dernière, le monde était différent : chacun pariait sur les miracles de l'Internet et de la nouvelle économie, justifie Hans-Dieter Vontobel. Puis nous sommes retrouvés face à des dépassements de budgets. On nous expliquait : que sont 100 millions d'euros pour lancer une telle banque en ligne, promise à un bel avenir ?" Une expérience qui doit faire réfléchir quelques autres établissements bancaires européens...

[Rédaction, JDNet]
 
 
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