(Article
modifié le 05/04) Si le retour de Bernard Tapie
a mis Marseille en ébullition, il a aussi attisé
les braises de la discorde entre les sites sportifs. Motif
de la dispute : une interview "exclusive" de l'ex-futur
président de l'Olympique de Marseille publiée,
mardi à 15 heures, sur le site Free-goal,
dirigé par son fils Laurent Tapie. Cette interview,
la seule que devait donner Bernard Tapie jusqu'à lundi
prochain, a en effet suscité les convoitises de tous
les autres portails sportifs, trop heureux de pouvoir nourrir
leurs internautes affamés avec des confidences de l'ancien
homme d'affaires... et sans doute irrités de cette
exclusivité familiale.
Mais si certains sites ont classiquement
repris quelques passages de l'interview en citant la source
Free-goal, d'autres ont en revanche publié quasi-intégralement
les propos de Bernard Tapie sans même évoquer
le support auteur de ce scoop. Provoquant le courroux de Laurent
Tapie qui a notamment dans sa ligne de mire, Sporever,
le site dirigé par Patrick Chêne : "Ils
ont été incorrects avec nous. Ils ont carrément
gommé les questions et mis les réponses sur
leur site tout en donnant l'impression qu'ils avaient eux-mêmes
recueilli les propos" (Voir
l'interview avant modification).
Après une entrevue orageuse au téléphone,
Sporever a donc été prié de revoir sa
copie. Et à 12h30 hier, soit près de 24 heures
après la première publication, les confessions
de Bernard Tapie revenaient sur Sporever expurgées
et restituées à leur auteur (Voir la
page de Sporever, après modification).
Si selon Jacques Haik, le directeur
des contenus de Free-goal, la méthode de Sporever a
atteint "le plus haut degré de malhonnêteté",
d'autres sites ont également figuré dans le
collimateur de Laurent Tapie. Lequipe.fr,
Sports.com
ou Maxifoot
ont ainsi reçu leur volée de bois vert après
avoir utilisé l'interview sous diverses formes. "MaxiFoot
ne "sourçait" pas, explique Jacques Haik.
Quant à l'Equipe.fr, ils ont "sourcé"
mais reprenaient l'interview en intégralité.
Cette possibilité était réservée
uniquement à Yahoo et à TF1 avec qui nous avions
un accord". [NDLR : l'Equipe.fr affirme qu'il ne s'agissait
que d'extraits de l'interview] Le site du groupe Amaury
a d' été le premier à rectifier le tir
puisque, dès mardi soir, toute trace de l'interview
avait disparu. L'entretien réapparaissait le lendemain
matin dans l'édition papier du quotidien, où
elle était abondamment citée, de même
que Free-goal ("le site Internet de son fils").
"C'est trop facile de ne
pas respecter les copyrights, fulminait Laurent Tapie, mercredi
soir. A ce moment là, moi, je prends tout le contenu
de Sporever et je le mets sur mon site. Ca ne me coûtera
pas cher et on fera beaucoup d'argent." Les dirigeants
de Free-goal se réservaient d'ailleurs le droit de
déposer une plainte contre certains indélicats.
Malgré cette "captation" de contenu, Free-goal
aura en tout cas réussi son coup puisque le site a
réalisé près de 700.000 pages vues en
deux jours, soit quatre fois son audience habituelle. On comprend
mieux avec ces chiffres le remue-ménage suscité
par la fameuse interview détaillant le retour du "boss"
à l'OM.
|