Médias
Patrice Legrand (Boursorama) : "Il faut prendre du chiffre d'affaires partout où il y en a"
Le leader de l'information financière est désormais accessible par minitel et audiotel. Son PDG croit pourtant avant tout au marché de la publicité en ligne. --> (Jeudi 26 avril 2001)
         

Boursorama a annoncé lundi 23 avril le lancement de ses services minitel (36 15 Boursorama) et audiotel. Le site d'information financière a enregistré 158 millions de pages vues en mars et 1,35 million de visiteurs uniques. Patrice Legrand, fondateur et PDG de Finance-Net, la société qui édite Boursorama, revient sur sa décision de proposer de nouveaux canaux de diffusion.

JDNet. Avec le minitel et l'audiotel, vous cherchez une nouvelle source de revenus ?
Patrice Legrand. Il s'agit en fait d'une stratégie multi-accès. Nous voulons que Boursorama soit présent sur tous les canaux possibles. Nous étions déjà présents sur le Web, le PDA et le Wap. Le minitel et l'audiotel sont désormais deux accès supplémentaires et il se peut que nous complétions cette offre à l'avenir avec, pourquoi pas, de la télévision interactive ou tout autre canal d'information. Notre objectif est de toucher une catégorie de population encore plus vaste. Avec le minitel, nous gagnons 15 millions d'utilisateurs potentiels. En terme de chiffre d'affaires, nous n'avons pas fixé d'objectif dans ce domaine. Nous n'avons aucune idée de ce que cela va donner. Mais nous partons du principe qu'il faut prendre du chiffre d'affaires partout où il y en a. Même si la publicité fonctionnait à ses niveaux les plus hauts comme l'année dernière, nous chercherions à trouver de nouvelles sources de revenus.

Il ne s'agit pas d'une remise en cause de votre modèle économique, essentiellement basé sur la publicité ?
Absolument pas. Nous souffrons de la baisse de la publicité en ligne comme tout le monde. Mais nous ne sommes pas plus touchés que les autres. Les courtiers [qui sont des annonceurs importants de Boursorama, NDLR] ont développé un vrai business qui donne d'excellentes perspectives et qui sera rentable à long terme. Ils continuent à investir même si, à court terme, les dépenses sont freinées. Boursorama croit toujours à la viabilité de son business model via les revenus publicitaires. 2001 est une année de transition : tout le monde désinvestit dans un contexte de déprime exagérée. Certains ont dû réduire la voilure mais ce n'est pas notre cas. Nous n'avons pas licencié et nous continuons même à recruter. Pour que le marché publicitaire online reparte, il faudra une reprise boursière qui aura un effet à la fois financier et psychologique. On peut supposer que la reprise aura lieu à l'automne, mais il faudra peut-être attendre un peu plus... Il vaut mieux rester très prudent dans ce domaine.

Avez-vous l'intention de proposer des services payants ?
Tout est possible. De plus en plus de sites décident de proposer des services payants. C'est un signe que le marché s'est assaini et que l'on ne fait plus la course au "tout gratuit". Néanmoins, une chose est sure : le Boursorama qu'on connait actuellement restera toujours gratuit. Si nous décidons de lancer des services payants, ce sera des options supplémentaires avec de la valeur ajoutée.

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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