Boursorama a
annoncé lundi 23 avril le lancement de ses services
minitel (36 15 Boursorama) et audiotel. Le site d'information
financière a enregistré 158 millions de
pages vues en mars et 1,35 million de visiteurs uniques.
Patrice
Legrand, fondateur et PDG de Finance-Net, la société
qui édite Boursorama, revient sur sa décision
de proposer de nouveaux canaux de diffusion.
JDNet.
Avec le minitel et l'audiotel, vous cherchez une nouvelle
source de revenus ?
Patrice Legrand. Il s'agit en fait d'une stratégie
multi-accès. Nous voulons que Boursorama soit
présent sur tous les canaux possibles. Nous étions
déjà présents sur le Web, le PDA
et le Wap. Le minitel et l'audiotel sont désormais
deux accès supplémentaires et il se peut
que nous complétions cette offre à l'avenir
avec, pourquoi pas, de la télévision interactive
ou tout autre canal d'information. Notre objectif est
de toucher une catégorie de population encore
plus vaste. Avec le minitel, nous gagnons 15 millions
d'utilisateurs potentiels. En terme de chiffre d'affaires,
nous n'avons pas fixé d'objectif dans ce domaine.
Nous n'avons aucune idée de ce que cela va donner.
Mais nous partons du principe qu'il faut prendre du
chiffre d'affaires partout où il y en a. Même
si la publicité fonctionnait à ses niveaux
les plus hauts comme l'année dernière,
nous chercherions à trouver de nouvelles sources
de revenus.
Il
ne s'agit pas d'une remise en cause de votre modèle
économique, essentiellement basé sur la
publicité ?
Absolument pas. Nous souffrons de la baisse de la publicité
en ligne comme tout le monde. Mais nous ne sommes pas
plus touchés que les autres. Les courtiers [qui
sont des annonceurs importants de Boursorama, NDLR]
ont développé un vrai business qui donne
d'excellentes perspectives et qui sera rentable à
long terme. Ils continuent à investir même
si, à court terme, les dépenses sont freinées.
Boursorama croit toujours à la viabilité
de son business model via les revenus publicitaires.
2001 est une année de transition : tout le monde
désinvestit dans un contexte de déprime
exagérée. Certains ont dû réduire
la voilure mais ce n'est pas notre cas. Nous n'avons
pas licencié et nous continuons même à
recruter. Pour que le marché publicitaire online
reparte, il faudra une reprise boursière qui
aura un effet à la fois financier et psychologique.
On peut supposer que la reprise aura lieu à l'automne,
mais il faudra peut-être attendre un peu plus...
Il vaut mieux rester très prudent dans ce domaine.
Avez-vous l'intention de
proposer des services payants ?
Tout est possible. De plus en plus de sites décident
de proposer des services payants. C'est un signe que
le marché s'est assaini et que l'on ne fait plus
la course au "tout gratuit". Néanmoins,
une chose est sure : le Boursorama qu'on connait
actuellement restera toujours gratuit. Si nous décidons
de lancer des services payants, ce sera des options
supplémentaires avec de la valeur ajoutée.
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