Le Net
Cinq "lucky ones" prônent le pragmatisme après l'euphorie Internet
A l'occasion d'un forum, Benchmark Group a réuni cinq pionniers du Net ayant connu un parcours atypique. Le temps d'un retour d'expériences des uns et des autres. --> (Vendredi 1 juin 2001)
         
Les cinq "lucky ones" (de gauche à droite) : Christophe Dupont (RESpublica), Michel Meyer (Multimania), Jean-David Blanc (Allociné), Jean-Michel Planche (Witbe), Patrice Magnard (Alapage)

Hier, en conclusion d'un Forum organisé par Benchmark Group (éditeur du Journal du Net) et consacré au financement des entreprises high tech, cinq "lucky ones" - cinq Net-entrepreneurs français pionniers ayant réussi à piloter la croissance de leurs start-ups et leurs "sorties" - ont échangé leurs points de vue sur la manière dont ils ont perçu Internet, Episode I (avant l'e-krach du printemps 2000), et comment ils vivent la nouvelle ère. La consigne : humilité et pragmatisme.

JDNet. Vos parcours dans le Net français peuvent-ils être
ré-édités ?

> Patrice Magnard (Alapage, Exam.fr)
"Oui. Je pense que nous sommes à l'âge de pierre de l'Internet, pas que l'âge d'or est derrière nous. C'est ce que j'essaie de montrer avec mon nouveau projet, Exam.fr".
> Jean-Michel Planche (Oléane, Witbe)
"Le problème aujourd'hui, c'est qu'on laisse de moins en moins de temps aux projets qui sont lancés. Le corollaire temps/argent devient prépondérant".
> Michel Meyer (Multimania, Lycos France)
"Oui. On assiste actuellement à un retour de l'idée reine, après avoir connu une période de business models délirants ou 'recopiés'. Il y a encore de la place pour des idées mais je crois qu'il n'est plus nécessaire par exemple de lancer un portail aujourd'hui" (sourire)
> Christophe Dupont (RESpublica)
"On ne retrouvera pas la croissance, la frénésie et la facilité de lever des fonds que l'on a connus. Je ne suis plus sûr qu'Internet soit encore un eldorado."
> Jean-David Blanc (AlloCiné)
"Je ne sais pas si ça peut repartir, mais une bonne idée peut encore se développer très vite et sur toute la planète. C'était le cas de Napster. Toutefois, je serais plus prudent sur les possibilités de financement rapide maintenant".

Rétrospectivement, comment jugez-vous les valorisations sur lesquelles ont été cédées vos entreprises ?
> Patrice Magnard
"Forcément juste !" (sourire)
> Jean-Michel Planche
"On m'a appris que le juste prix était le prix que quelqu'un était prêt à payer, donc..."
> Michel Meyer
"Forcément trop faible !" (sourire)
> Christophe Dupont (RESpublica)
"Ce sont en tout cas des valorisations que l'on ne retrouve nulle part dans d'autres secteurs d'activités"

Quels conseils donneriez-vous aujourd'hui à des porteurs de projets high-tech ?
> Patrice Magnard
"Surtout de ne pas lever beaucoup d'argent au départ. C'est comme ça que vous êtes obligés de créer de la valeur et de valider vos idées".
> Jean-Michel Planche "De vérifier d'abord qu'ils sont de vrais entrepreneurs. Le symptome ? On ne dort plus la nuit" (sourire)
> Michel Meyer "A l'occasion de notre première levée de fonds en 1996, je me souviendrai toujours d'une anecdote. Un des investisseurs a déclaré : "On ne va pas vous donner beaucoup d'argent car le loup affamé court plus vite"... Quand vous devez sortir du chiffre d'affaires coûte que coûte, c'est vrai que ça vous rend tout de suite plus efficace. Il faut croire aussi profondément à ce qu'on fait, ne pas lâcher le morceau. Essayer, essayer, essayer".
> Jean-David Blanc "Le plus important, c'est de faire peuve d'un pragmatisme absolu et de ne pas se laisser griser".

Quel est votre meilleure ou plus mauvaise décision de financement ?
> Patrice Magnard
"Je crois que j'ai eu raison d'avoir vu plus large que prévu sur mon second tour de table. A ce stade, c'est plutôt utile d'avoir une marge de sécurité".
> Jean-David Blanc "La meilleure décision est d'atteindre la rentabilité le plus rapidement possible".
> Jean-Michel Planche "La décision de demain sera toujours la meilleure".
> Michel Meyer
"de coupler la deuxième levée de fonds avec une opération de croissance externe -le rachat de Mygale- qui nous a concentré sur un métier unique"
> Christophe Dupont "J'ai l'impression de n'avoir jamais pris une bonne décision, coté finances".

Quand on a réussi comme vous, à quoi aspire-t-on ?
> Patrice Magnard "Voir si l'histoire peut recommencer. C'est pour ça que J'ai lancé Exam.fr avec une petite équipe et une petite structure".
> Jean-David Blanc "Voir si mes idées marchent. Ce qui ne veut pas dire forcément faire des coups financiers. Les coups financiers, on ne s'y attend pas toujours".
> Jean-Michel Planche "Un jour, un investisseur m'a dit : 'Une idée, ça vaut 10 millions de francs'. A ce tarif, je crois que je vais me mettre à vendre mes idées : j'en ai 10 par jour !"
> Michel Meyer "Avec Lycos, je découvre le travail à l'international, la confrontation d'expériences très diverses... Et si on arrivait à prouver que l'on peut gagner de l'argent sur le Net, ce serait déjà pas mal".

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International
 
 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires