Acteur influent de la presse
quotidienne régionale, le Groupe Sud Ouest (GSO),
a été précoce dans son engagement
pour l'information en ligne : le premier site
SudOuest.com a été créé
en 1996. Il couvrait Bordeaux puis le process a été
dupliqué pour les autres départements.
Le groupe de presse peut s'appuyer sur les vingt éditions
locales de son quotidien Sud Ouest, sur quatres journaux
associés (Charente Libre, La République
des Pyrénées, l'Eclair et la Dordogne
Libre), des publications hebdomadaires et des magazines
qui tournent autour du surf. Sa zone de diffusion couvre
huit départements, qui consitue la couronne du
sud-ouest de la France (Charente Maritime, Charente,
Gironde, Lot-et-Garonne, Landes, Gers, Pyrenées-Atlantique).
"Nous avons privilégié la simplicité,
indique Hubert Barat, directeur éditorial du
journal en ligne. On sélectionne sept à
huit informations par département et par ville."
Hubert Barat se souvient du procès de Maurice
Papon à Bordeaux en 1998, qui avait fait l'objet
d'un traitement multimédia privilégié,
en coopération avec Europe 2 Et M6 Bordeaux.
Actuellement, le site recense actuellement 45.000 visites
par mois. Parallèlement, deux autres sites liés
à des quotidiens du groupe ont également
été ouverts : ceux de La
Charente Libre et de La
République des Pyrénées. Un
accord sur les droits d'auteurs des journalistes a été
signé fin 2000, qui prévoit une rétribution
forfaitaire annuel de 1.000 francs par rédacteur
salarié à plein temps.
L'activité de diffusion de journal en ligne ne
représente qu'une partie des implications du
groupe de presse dans Internet, un support auquel le
groupe prête une attention croissante. Pour preuve,
la récente création de la filiale GSO
Internet, qui fédère dorénavant
toutes les initiatives Web. Elle intégre Atlantel
Multimédia, prestataire de services en ligne
pour le groupe (réalisation de sites Internet,
hébergement, télématique) mais
aussi pour des comptes extérieurs, qui constituait
auparavant le pilier central. "Nous nous sommes
lancés dans une politique de développement
Internet hardi", indique Michel Lépinay,
directeur de GSO Internet.
Le déploiement
s'effectuera autour d'un portail généraliste,
dont le nom reste confidentiel pour le moment, et autour
duquel vont graviter des sites thématiques à
vocation régionale. L'influence d'Angoulême
se fait ressentir avec le récent lancement de
LaBD.com,
un portail dédié à l'univers des
bandes dessinées. Deux autres sites sont prévus
sur le vin et le surf. "Nous sommes intéressés
par tout ce qui est identitaire et structurant pour
notre région", indique Michel Lépinay.
D'autres ressources vont être exploitées
comme les petites annonces. Parallèlement, GSO
fait partie du réseau France PA. L'audiovisuel
attire également le groupe de presse : Sud Ouest
a lancé il y a deux semaines la chaîne
locale TV7-Bordeaux qui dispose d'un budget annuel de
20 millions de francs. C'est beaucoup plus que le pendant
Web TV, TV-Web
33, rattaché au réseau national TV
Web Régions. Enfin, après avoir tatônné
dans le domaine des city guides, GSO a pris une véritable
inflexion en important le modèle Viapolis d'Espagne.
Un transfert facilité par les liens capitalistiques
qui existent entre Sud Ouest et Grupo Correo (Lire l'article
du JDNet du 21/03/01).
La réflexion autour du modèle économique
est naturellement au coeur des débats. Michel
Lépinay reste perplexe sur la conversions des
sites gratuits en modèle payant. "D'après
moi, les services qui ont commencé gratuit doivent
le rester mais derrière, il faut créer
des services à valeur ajoutée", estime
le responsable de GSO Internet. Cette derinière
dispose actuellement d'un effectif de 45 personnes.
Sa capacité d'investissement serait équivalente
à celle de la Nouvelle République du Centre-Ouest,
qui prévoit un budget de 8 à 10 millions
par ans (Lire l'article
du JDNet). L'année dernière, GSO avait
injecté 6 millions de francs dans le magazine
en ligne Urbuz.com (Lire l'article
du JDNet du 19/06/00). Une implication qui devrait en
rester à ce stade, "le projet n'étant
pas dans le coeur de notre stratégie" indique
Michel Lepinay.
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