Après Pierre Besnainou
(fondateur de LibertySurf) en janvier puis Gilles Ghesquière
(fondateur de Nomade) en mars dernier, Christophe Dupont,
PDG-fondateur de Respublica
quitte à son tour LibertySurf Group, désormais
propriété du groupe Tiscali. Christian
Conti directeur général de Respublica
depuis 1999, quitte lui aussi le groupe dirigé
par Renato Soru. "Nous nous sommes mutuellement
engagés avec LibertySurf à ne pas divulguer
les conditions de notre départ", prévient
Christophe Dupont, qui précise aussitôt
qu'il ne part pas en mauvais termes et que les conditions
de ce départ sont "satisfaisantes pour les
deux parties".
Une séparation qui semble donc avoir été
moins houleuse que celle entre le même Christophe
Dupont du groupe Echo (eStat et Voilà), majoritairement
détenu par le groupe &Wanadoo et dont il
détenait 32% du capital jusqu'en février
2001 (Lire l'article
du JDNet du 9/02/01).
Les départs de
Christian Conti et Christophe Dupont interviennent au
lendemain d'une crise interne qui a opposé les
salariés de Respublica et leur propriétaire,
le groupe LibertySurf. LibertySurf, en dépit
de sa taille, avait jusqu'alors repoussé les
élections de représentants du personnel.
Mais au moment précis où le groupe annonçait
la fermeture des bureaux de Respublica installés
à Mougins les 43 salariés de Respublica
avaient décidé de se présenter
à des postes de représentants du personnel
qui leur auraient conféré le statut de
salariés protégés. Le groupe LibertySurf
a alors assigné ces salariés en invoquant
le caractère frauduleux de ces candidatures (Lire
l'article
du JDNet du 28/06/01).
"La direction des
ressources humaines de LibertySurf a été
particulièrement maladroite dans cette affaire,
commente Christophe Dupont. Je considère que
les salariés ont logiquement usé de leurs
droits." Le 9 juillet devait se tenir une audience
devant le tribunal d'instance de Paris, mais les deux
parties ont trouvé un terrain d'entente juste
avant cette audience et un accord a été
signé le 6 juillet dernier. Les salariés
ont obtenu à la fois des propositions de reclassement
sur Bordeaux et sur Paris, des aides à la création
d'entreprises et, pour les salariés licenciés,
des indemnités diverses représentant entre
cinq et huit mois de salaire selon les cas. L'affrontement
n'aura donc pas lieu sur le terrain juridique entre
le groupe et les salariés de la société.
"Nous avions négocié
les conditions de notre départ quelques jours
auparavant, explique Christophe Dupont, mais nous avons
tout de même suivi de près les négociations
pour que les choses se déroulent dans les meilleures
conditions." Pour
expliquer son départ, le fondateur de Respublica
indique ne plus se reconnaître vraiment dans le
nouveau mode de fonctionnement de LibertySurf depuis
son rachat par Tiscali. "A l'origine, nous sommes
plutôt des créateurs d'entreprises, explique-t-il,
mais aujourd'hui, ce que l'on nous demande, c'est d'abord
de compresser les coûts pour parvenir à
un Ebita positif en fin d'année. La politique
est aujourd'hui de faire disparaître les différentes
structures et de mutualiser les équipes. Ce n'est
pas mon métier et je ne pense pas avoir les qualités
pour cela."
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