Dès septembre,
Adress Company dirigée par Stéphane Barthélemy,
filiale du groupe Eurodirect
Marketing basé à Strasbourg, et spécialisée
dans la location de fichiers d'adresses destinés
à des mailings papier a décidé
de diversifier ses activités vers l'e-mailing.
"Nous ne pensons pas que l'e-mailing remplacera
les mailings traditionnels, mais il devrait connaître
une forte progression d'ici quelques années",
indique Philippe Bisiaux, responsable e-mailing. "D'ici
2003, le marché devrait atteindre 1,5 milliard
de francs". Pour promouvoir cette nouvelle activité,
la société devrait ouvrir en septembre
un site internet, adress-company.fr, et diffuser une
lettre d'information aux entreprises clientes et à
des prospects.
Actuellement, la plupart
de ses clients sont des vépécistes, des
magasins et des entreprises de presse. En tant que généraliste,
la société commercialise entre 1.700 et
2.000 fichiers couvrant tous les publics et tous les
centres d'intérêt. Elle dispose également
de 70 à 80 fichiers qu'elle commercialise en
exclusivité ou en co-exclusivité. Sur
cet ensemble, seuls une quarantaine de fichiers peuvent
actuellement être utilisés pour des campagnes
d'e-mailing. Aucun d'entre eux ne fait partie des fichiers
qu'Adress Company commercialise en exclusivité.
"Ils proviennent pour partie de sites de loteries
ou de jeux qui ont une activité de marketing
direct, comme Bananalotto
ou Eldorawin,
mais aussi de sites automobiles ou de voyages présents
sur Internet en complément d'une activité
traditionnelle", ajoute Philippe Bisiaux.
Si aujourd'hui, le nombre
de fichiers d'e-mailing mis à la disposition
des professionnels reste limité, Adress Company
anticipe une forte progression de ceux-ci. Selon les
estimations de la société, ils devraient
représenter la moitié de ses fichiers
d'ici deux à trois ans. Comme les autres fichiers,
ceux destinés à l'e-mailing sont qualifiés
avec l'adresse des internautes, les principales données
socio-démographiques, leurs centres d'intérêt
et la récence des achats (nombre d'achats effectués
dans les douze derniers mois). Dès septembre,
l'activité de la société reposera
sur quatre axes. Le conseil aux entreprises pour les
aider à choisir le ou les bons fichiers. La déduplication
pour éviter qu'un internaute ne reçoive
deux fois la même offre commerciale et la suppression
des adresses erronées. Le routage et enfin le
reporting et le tracking pour estimer le rendement du
fichier, c'est-à-dire le taux d'ouverture des
mails, le taux de clic et le taux de conversion en achat.
Actuellement, selon Philippe Bisiaux, le taux d'ouverture
des mails commerciaux se situerait entre 30 et 50%.
Bien qu' Adress Company
reconnaît que l'e-mail marketing est prometteur,
elle estime que le coût d'une adresse e-mail encore
suppérieur à celle d'une adresse postale.
"Tout compris, à savoir la location du fichier,
la déduplication et le routage, une adresse e-mail
revient entre 1,80 et 2,30 francs, alors qu'une adresse
postale revient à 1,30 francs", insiste
Philippe Bisiaux. La raison de ce surcoût locatif
provient essentiellement, selon le responsable e-mailing,
de la jeunesse de ce marché et du nombre limité
d'acteurs sur celui-ci.
Autre écueil sur
ce marché, la difficulté à définir
des termes comme opt-in et opt-out. Contrairement à
certaines sociétés, telles que DirectiNet
(lire l'article
du JDNet du 11 juillet 2001), Adress Company a opté
pour une définition large de l'opt-in, englobant
l'opt-in actif (qui consiste à cocher une case)
et l'opt-in passif (case pré-cochée à
décocher si l'Internaute ne souhaite pas recevoir
de mail commerciaux). La société n'exclue
toutefois pas d'offrir à la location des fichiers
en opt-out. En effet pour Philippe Bisiaux, l'important
est de donner aux internautes les moyens de refuser
des offres commerciales. "Nous sommes en train
de réfléchir avec le Syndicat National
de la Communication Directe (SNCD) sur une déontologie
de l'e-mailing", indique Philippe Bisiaux. "Celle-ci
concerne le message et porte sur 4 points. L'annonceur
s'engage à donner son identité. Il doit
identifier la base dont est extraite l'adresse. Il doit
insérer un lien de désinscription dans
le mail et le format du mail ne doit pas dépasser
30 kilo-octets en raison du déchet". Des
choix déontologiques qui in fine seront sans
doutes fortement guidés par la nécessaire
rentabilité d'une opération de marketing
direct sur Internet.
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