C'est le premier couac
de la jeune histoire française des banques 100%
Internet. Le groupe belge Fortis vient en effet de lever
le drapeau rouge sur sa banque en ligne française
eBanking.fr
et d'admettre sa fermeture comme probable. Au
niveau du groupe, la mesure semble être déjà
entérinée, même si, Jean-Marc Verdure, le directeur
d'eBanking.fr, préfére indiquer que, pour
l'heure, "les procédures d'information,
notamment vis-à-vis des salariés, sont
encore en cours". Lancée
en janvier dernier (lire l'article
JDNet du 29/01/01) pour un montant situé entre
15 et 17 millions d'euros, cette
filiale online française du groupe belge affichait
pourtant
des objectifs ambitieux : 150.000 clients d'ici
2005. Mais en mai dernier, dernière estimation
connue pour la banque Internet, eBanking.fr affichait
à peine 500 comptes ouverts.
eBanking.fr justifie néanmoins
d'une autre manière l'échec potentiel.
Au cours des six derniers mois, la banque indique avoir
mené des négociations avec plusieurs partenaires
disposant d'un réseau physique. Objectifs :
assurer la pérennité et le développement
commercial de la banque virtuelle. "Nous nous étions
fixé une deadline sur ce partenariat, explique
Jean-Marc Verdure. Celle-ci est arrivée à
échéance et nous tirons donc les conclusions
qui s'imposent." Dans cette logique, la solution
de secours, qui consistait à s'appuyer sur le
réseau maison Fortis
Banque France, a semble-t-il été vite
écartée, "car elle ne constituait
pas la meilleure approche, en raison de la taille du
réseau".
Mais un autre élément
semble avoir pesé dans cette décision
d'abandon. La filiale online du groupe belge n'a pas
voulu suivre l'inflation sur le coût d'acquisition
client pratiqué dans le secteur. "Nous avons
toujours voulu développer notre activité
de façon rentable, explique Jean-Marc Verdure.
A notre lancement, le coût d'acquisition d'un
client était à environ 350 euros. Désormais,
on approche des 1.000 euros, ce qui constitue un niveau
icompatible avec de simples exigences de rentabilité."
Directement visées par cette analyse : les
autres banques Internet, comme Zebank ou Bipop, qui
pratiquent une surenchère
sur les offres commerciales
et les taux de rémunération. Des taux
qui "dépassent l'imagination", selon
Jean-Marc Verdure.
Malgré
tout, chez eBanking on tente de relativiser cet échec.
"Beaucoup de grands groupes ont essuyé des
revers sur Internet, souligne Jean-Marc Verdure, à
l'instar du Crédit Suisse ou d'ABN Amro."
Pour la structure qui compte, entre autres, 40 personnes
au centre d'appel de Guyancourt. la fermeture devrait
être officialisée au cours du mois d'août.
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