3.
La réaction
des marchands
Christophe
Cornuejol
Président-fondateur de Nomatica
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Christophe Cornuejol : "Les 11 et le
12 septembre, le trafic sur notre site a diminué de
35%, ainsi que les ventes. Mais ce phénomène est en
partie transitoire. De façon générale, il y aura selon
nous une inquiétude qui conduira à une réduction des
achats des particuliers. Un ralentissement encore plus
marqué de l'économie est quasiment inévitable. Par ailleurs,
des attaques de type déni de service sur Internet ou
virus informatiques sont probables de la part des groupes
terroristes à l'origine des attentats US, car de telles
opérations ont un bon impact médiatique et économique.
La
situation risque d'engendrer plus de faillites de sites,
notamment pour ceux dont le business-modèle est basé
sur les volumes de ventes, car ceux-ci augmenteront
moins vite que prévu alors que les dépenses resteront
fixes. Mais Nomatica est déjà au dessus de l'équilibre
et n'aura pas ce souci. D'ailleurs, nous gardons le
même profil pour l'instant. En effet, si nous serrons
les dépenses et reportons des investissements, nous
ne ferons qu'accélérer la récession."
(propos
recueillis le 13/09/2001)
Marc Refabert : "Il est bien évident
que les conséquences générales
ou privées de ces actes ne sont rien en comparaison
du drame qui se déroule aux Etats-Unis. Mais,
bien évidemment, nous redoutons une récession
plus importante que celle qui était prévue,
avec probablement un sentiment américain de protectionnisme
et de nationalisme qui va favoriser leurs sociétés
au détriment des entreprises étrangères,
y compris européennes.
Pour
les sites marchands, espérons que le moral des
ménages ne soit pas trop affecté, mais
rien n'est moins sûr. Tout dépendra, je
pense, des cicatrices encore visibles lors des fêtes
de fin d'année. En ce moment, personne n'a envie
de consommer ou de faire la fête. Fromages.com
réalise 80% de son chiffre aux Etats-Unis. Nous
avons stoppé les expéditions jusqu'au
mardi 18 septembre et annulé notre campagne publicitaire
d'octobre.
Aujourd'hui,
nous avons avant tout besoin de comprendre et d'analyser
quelle sera la réaction du consommateur américain.
Mais dans de telles situations, il est urgent d'attendre
afin de ne pas prendre des décisions à
chaud qui pourraient etre dommageables pour l'entreprise.
Toutefois, la tendance des précédents
mois nous incite à être relativement optimistes
pour cette fin d'année."
(propos
recueillis le 13/09/2001)
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