Pour
les activités européennes de la régie
américaine 24/7 Media, le coup de semonce est
intervenu au beau milieu de l'été. Coincée
par un chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 81%
sur les activités médias, à 5,5
millions de dollars, et la menace d'être "délistée"
du Nasdaq, la régie américaine a fait
le choix, le 14 août dernier, de s'amputer de
sa structure européenne. Sur les quatorze pays
du Vieux Continent touchés par cette mesure,
deux pôles ont néanmoins décidé
de poursuivre leurs activités en solo :
la Scandinavie et l'Europe du Sud, dont la France. Pascal
Gayat, ancien directeur régional Europe du Sud de
24/7 Media et nouveau président de 24/7
Media France, détaille les raisons de ce
choix, ses moyens et ses objectifs.
JDNet.
De quelle manière comptez-vous poursuivre les
activités de 24/7 Media en France ?
Pascal Gayat. Contrairement au pôle scandinave,
qui a fait le choix de changer de nom et de chercher
un financement via le capital-risque, nous allons maintenir
la marque 24/7 Media au travers d'un plan de continuation
qui va être examiné ce jeudi au Tribunal
de Commerce de Paris. Nous allons centrer nos activités
sur le seul marché français, avec une
équipe d'une vingtaine de personnes. L'Espagne
et l'Italie, qui faisaient partie initialement du pôle
Europe du Sud, sont en revanche abandonnées.
Mais ce plan de continuation s'appuie avant tout sur
un portefeuille de 18 éditeurs de sites supports
qui ont décidé de nous faire confiance.
Ces éditeurs se répartissent sur trois
grands secteurs thématiques sur lesquels nous
souhaitons être présents : le BtoB,
l'automobile et la finance. Parmi ces éditeurs
se trouvent Mieux Vivre, Prisma Presse, Le Nouvel Economiste,
Canal Auto, Patrimoine ou encore Le Moniteur. L'ensemble
pèse environ 40 millions de PAP. Nous avons donc
la volonté de positionner 24/7 Media France sur
le haut de gamme avec des sites supports disposant d'une
marque forte. Sur ce créneau, nous estimons que
24/7 Media dispose d'une image suffisamment forte pour
avoir sa propre carte à jouer.
Quels
sont les objectifs financiers et le montage capitalistique
cible du nouveau 24/7 Media France ?
Pour cette année, qui est particulière
car en deux temps, nous devrions réaliser un
chiffre d'affaires de 22 millions de francs avec une
marge brute d'environ 30%. Sur l'exercice 2002, nous
tablons sur un chiffre d'affaires de 15 millions de
francs, auxquels s'ajoutent 3 millions pour les activités
mail-marketing. Au plan capitalistique, rien n'est encore
arrêté. Mais disons que, dans l'idéal,
la construction type pourrait s'appuyer sur le management,
les éditeurs clients et les investisseurs.
Où
en sont les relations avec 24/7 Media Etats-Unis ?
Les relations sont très bonnes. Au début,
face à notre plan de continuation, ils ont été
surpris par notre stratégie et par le fait que
nous souhaitions garder la marque 24/7 Media. Nous conservons
d'ailleurs leur appui puisque nous bénéficions,
en quasi-gratuité, du serveur pub de 24/7 Media
aux Etats-Unis. En outre, dans le temps, nous comptons
multiplier les synergies entre les deux entités.
Par exemple, la France étant le premier pays au
monde sur le marché du tourisme, nous aurons très
vite des annonceurs français qui souhaitent lancer
des campagnes aux Etats-Unis. Notre lien avec 24/7 Media
Inc sera alors un plus. Enfin, dès que les conditions
économiques le permettront, 24/7 Media Etats-Unis
sera sûrement ravi de retrouver une tête de
pont possible en Europe.
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