E-Commerce
Canon rachète le service britannique Fotango
Les fabricants du secteur commencent à prendre pied sur le marché des services photo sur Internet. --> (Jeudi 20 septembre 2001)
         

Présent sur le Web anglais depuis juin 2000 ainsi qu'en France et en Allemagne, la société de développement en ligne de photo, Fotango, vient d'être rachetée, début septembre, par Canon Europe. Le montant de ce rachat n'est toutefois pas communiqué. "Pour Canon, le marché du numérique en ligne représente une vrai opportunité", explique Alexis de Belloy, PDG de Fotango. Cette opération devrait permettre à Canon, fabricant et distributeur d'appareils photo numériques, de proposer de nouveaux services associés au partage et à la retouche de photos. "Avec le numérique, la valeur ajoutée ne porte plus seulement sur le retirage, mais sur tous les services qui peuvent accompagner ce produit et contribuer à son partage entre plusieurs personnes", ajoute la direction du site. Canon pourra au passage bénéficier du savoir-faire de Fotango en matière de plate-forme numérique en ASP. Tout comme le rachat de ofoto.com aux Etats-Unis par Kodak en avril 2001, celui de Fotango par Canon marque l'entrée des fabricants dans l'univers du développement en ligne.

Cet épisode est le dernier d'une succession de repositionnements pour Fotango. Créée à l'origine autour d'un modèle de développement de photos numériques et argentiques dans tous les pays où la société est présente, celle-ci ne propose plus ce service qu'en Grande-Bretagne. La France et l'Allemagne ont restreint leur offre au développement à partir de fichiers numériques. "Les marchés français et allemand du développement de photos par VPC sont relativement faibles par rapport à ce qui existe en Grande-Bretagne, souligne Alexis de Belloy. 2 à 3% contre 15 à 20% en Grande-Bretagne".

Le site a également dû revoir son modèle de revenus. A l'origine, il reposait sur le développement et le stockage gratuit des pellicules argentiques et des photos numériques. Aucun retirage n'étant réalisé sans la demande de l'internaute. Depuis janvier 2001, faute de résultats à la hauteur des espérances des créateurs du site, la société a opté pour un autre modèle, consistant à tirer et à faire payer toutes les photos argentiques développées et mises en ligne. Actuellement en Grande-Bretagne, son activité se répartit équitablement entre l'argentique et le numérique.

Le site propose également le partage d'albums photos. Totalement gratuit, ce service serait selon la direction du site, un bon outil de fidélisation et de récrutement. La croissance mensuelle du nombre d'utilisateurs serait en effet de 10 à 15%. Par ailleurs, les coûts de développement et de stockage des photos étant largement couverts et les marges suffisantes, le site n'envisage pas de faire payer ce service. Pour un développement photo de 49 pences, le coût du papier n'est que de 4 pences et le développement est réalisé par un industriel, Colour Care.

Créée à Londre, la société avait procédé à deux levées de fonds successives. La première en mai 2000, d'un montant de 4 millions de livres a été réalisée auprès de Art Selliance (Grande Bretagne), Venture Partners devenue Northzone (Norvège) et Wellington partners (Allemagne). La seconde a eu lieu en décembre 2000 pour un montant non communiqué auprès des mêmes partenaires.

[Anne-Laure Béranger, JDNet]
 
 
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