Pierre
Alzon, président des activités françaises
du groupe Lastminute et Dégriftour,
vient d'annoncer son départ de la société.
En dix ans d'activité, il aura lancé la
vente de
voyages dégriffés et conduit
successivement Dégriftour sur le Minitel, en
1991, puis sur Internet, en 1996.
En août 2000, il aura également accompagné
le rachat de l'agence de voyage par le groupe Lastminute.com.
Sans projet immédiat, en dehors de vacances au
Pérou, Pierre Alzon revient sur les raisons de
son départ, la crise que connait le e-tourisme
aujourd'hui suite aux attentats et les atouts de Dégriftour-Lastminute
pour l'affronter.
JDNet.
Un an après la fusion entre Dégriftour
et Lastminute, vous annoncez votre départ. Quelles
sont les raisons de votre décision ?
Pierre Alzon. Cela fait dix ans que j'accompagne
le développement de Dégriftour et ça
commenca à faire beaucoup ! Surtout que
ces dix années ont été intenses
et passionnantes du début à la fin. Maintenant,
je considère qu'une nouvelle phase de développement
se présente à l'entreprise et qu'il ne
m'appartient pas de la mener. Ma mission était
de préparer cette fusion opérationnelle
et de transmettre pour demain la confiance que les équipes
avait en moi hier. Je passe aujourd'hui le relais à
Denis Philipon, après un an de préparation.
C'est à lui qu'il revient dès à
présent de gérer le groupe et l'intégration
internationale dans un marché du tourisme qui
est en période de forte concentration.
Quelles
seront les conséquences des attentats sur le
secteur du e-tourisme ?
Je pense que le consommateur de voyages est toujours
un peu excessif. Bien sûr, s'il n'y a pas de dégradation
majeure des événements, il y a une forte
chance pour que la consommation reprenne d'ici la fin
de l'année, pour Noël. Il n'y a pas de raisons
structurelles à cause desquelles les gens ne
voyageraient pas. Ils ont d'ailleurs de plus en plus
le temps pour le faire. Néanmoins, comme il y
avait déjà un ralentissement, nos partenaires,
notamment les compagnies aériennes, souffrent.
Les attentats n'ont fait que précipiter et aggraver
une situation en préparation. Le transport aérien
est vraiment très touché aux Etats-Unis,
mais ça repartira. L'important, c'est que pendant
ce laps de temps, l'entreprise intermédiaire
comme Dégriftour-Lastminute joue son rôle
de soupape et d'amortisseur, vis-à-vis de nos
partenaires. Ceux qui étaient déjà
fragiles risquent de tomber. Il faut s'attendre à
de nouvelles concentrations. En contrepartie, le rôle
de Dégriftour-Lastminute va être revalorisé.
Nous allons, je pense, vers une plus grande reconnaissance
de la pluralité des circuits de distribution.
Par
rapport à ces événements, quelle
est la situation de Lastminute ?
Je rappelle que Dégriftour est né au cours
d'un crise, celle de la guerre du Golfe. La culture
même de l'entreprise puise ses racines dans ce
genre de situation. Nous ne sommes donc pas complétement
démunis pour y faire face. Par ailleurs, Lastminute
est aujourd'hui une marque extrêmement dynamique.
La fusion permet au groupe d'être beaucoup plus
diversifié que ne l'était Dégriftour.
Ce qui est un avantage certain au regard des événements
que nous traversons.
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