Médias
Musique : Universal France veut "tester" le téléchargement payant
Avec e-compil, la maison de disques lance un service proposant du téléchargement "en toute légalité" de morceaux issus de son catalogue. Le moyen, selon elle, de préparer le terrain pour le futur service Pressplay. --> (Vendredi 26 octobre 2001)
         

Universal Music France (filiale de Vivendi-Universal) va ouvrir le 2 novembre e-Compil.fr, un service de téléchargement payant proposant dans un premier temps environ 600 titres issus du catalogue maison (d'Elton John à Johnny Halliday en passant par U2, Patrick Sébastien ou Florent Pagny). Des discussions seraient engagées avec des labels indépendants pour les faire entrer sur un service "ouvert à tout le monde". Disponibles au format Windows Media Player et pouvant être gravés sur un CD, les morceaux seront vendus selon trois formules, un abonnement à dix titres par mois pendant six mois (8 euros), un autre à vingt titres (15,5 euros), ou vingt titres "sans engagement" pour 18 euros. Des prix "un petit peu en dessous de ceux de la vie normale", selon Pascal Nègre, le PDG d'Universal France, qui affirme que "les coûts informatiques d'un tel service sont équivalents à ceux de la fabrication d'un disque". Le paiement se fait par carte bancaire (via le service de paiement sécurisé de la Société Générale), mais un premier accord a été signé avec Club Internet permettant aux abonnés de ce dernier d'être facturés par le FAI. Le site a été réalisé par Fullsix, qui assure également la gestion numérique des droits et est hébergé par Cable&Wireless, Akamai se chargeant du streaming.

Pour Pascal Nègre, ce service strictement français (par précaution, le nom de domaine e-compil.com a cependant été déposé par Universal Music France) constitue "une expérience. C'est la première fois qu'une maison de disque essaye de vendre de la musique sur Internet et nous allons tester le marché." Le projet e-compil a nécessité "quelques millions de francs d'investissement" et sera jugé satisfaisant s'il séduit 20.000 clients, la cible prioritaire étant les 25-40 ans demandeurs d'un service informatif et simple et non les 15-25 ans, ces "napstériens" rompus au piratage. E-compil bénéficiera d'une campagne de promotion en ligne et a signé des accords d'affiliation avec plusieurs sites issus de la galaxie Vivendi (Vizzavi, i-France, Canal Plus, Divento) ou d'ailleurs (Nrj, Msn, Rueducommerce…).

Si le PDG d'Universal France insiste sur le caractère local et expérimental d'e-compil, c'est aussi parce Universal Music (monde) concocte avec Sony Music le service Pressplay, aux caractéristiques très proches, qui doit apparaître avant la fin de l'année aux Etats-Unis avant d'être proposé en Europe en 2002. "Tout ce qu'on va apprendre avec e-compil servira pour le lancement de Pressplay en France", justifie Pascal Nègre, que l'idée de lancer deux services et deux marques en l'espace de quelques mois ne préoccupe pas. Il insiste sur la "prudence et la modestie, deux mots à la mode aujourd'hui sur Internet" de e-compil, mais laisse ouvert le choix entre transférer ce dernier sur Pressplay lorsque ce dernier arrivera, ou bien "les faire cohabiter si e-compil marche".

Quelques initiatives ont déjà fleuri en France en matière de téléchargement payant, de l'ouverture en mars dernier du service Digifnac sur le site de la Fnac (Lire l'article du JDNet du 01/03/01) à l'opération en cours sur le nouvel album de Miossec, proposé sur le site des Incrockuptibles (Lire l'article du 24/10/01). Mais le "téléchargement de musique en toute légalité contre paiement" est encore totalement embryonnaire en France. Nul ne sait si le retard pris par Pressplay (le lancement prévu à l'automne a été retardé alors que celui de son concurrent, MusicNet, est imminent) a incité Universal France à prendre les devants. Mais forte de ses 35% de part de marché en France, cette dernière, qui a "toujours été en avance sur le Web", selon son PDG, veut déjà occuper le créneau. Car, assène-t-il, "l'obsession des maisons de disques est de protéger la musique pour qu'elle ne se ballade pas sur Internet".

[François Bourboulon, JDNet]
 
 

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