Le billet ou le ticket,
à la limite de l'immatérialité,
est un produit qui se prête bien à la vente
à distance. Il suffit de regarder les performances
de l'e-tourisme pour se laisser convaincre de l'intérêt
que porte le grand public à ce type de prestations.
En zoomant sur la vente de spectacles (pièces
de théâtre, concerts, festivals, musées,
etc.) ou d'événements sportifs, on constate
qu'il existe un vrai filon à exploiter sur Internet.
Son développement sur le Minitel laissait déjà
présager un bel avenir. Ses premiers pas sur
Internet le confirment.
L'étude 2001 de Benchmark
Group, éditeur du Journal du Net, sur le
commerce électronique montre que le secteur de
la billeterie en ligne est en pleine expansion. Il a
connu une croissance de 350 % en France entre 1999
et 2000 et le phénomène va se prolonger
cette année. L'année dernière,
la vente de billets en ligne a généré
un revenu de 45 millions de francs, ce qui a représenté
1% du commerce électronique en France. A l'échelle
européenne, indique Forrester
Research, ce secteur a représenté
400 millions de dollars en 2000 et devrait atteindre
3,5 milliards de dollars en 2005 (*).
"C'est un marché
en très forte expansion d'un point de vue mondial",
affirme Pierre Sissmann, ancien vice-président
de Disney Europe qui a pris les fonctions de président
du conseil d'administration d'OmniTicket Network en
avril 2000. Cette société qui propose
des prestations SSII (plate-forme de gestion, de réservations
et commandes de billets en ligne) exploite une vitrine
grand public : le réseau international de billetterie
en ligne TicketClic
(France, Italie, Belgique, Royaume-Uni, Etats-Unis,
Canada). Elle réalise ses propres études
pour effectuer une veille sur le marché. Premier
constat : "Avec la vulgarisation de l'Internet,
de plus en plus de salles de spectacles, de stades et
de musées basculent en ligne au niveau européen.
Dans ce phénomène de développement
de vente de billets à distance, l'Internet n'est
qu'un canal. Demain, il y aura le téléphone
et la télévision interactive", analyse
le manager.
La vente de
billets à l'avance rassure les organisateurs
des événements qui cherchent à
vendre en masse et rapidement. "Les gens ont commencé
par commander des billets pour des spectacles rock/pop
mais, après la musique, c'est le sport qui va
réserver beaucoup de surprises", souffle
Pierre Sissmann. Si l'on prend chaque secteur de loisirs,
le dirigeant d'OmniTicket estime que des grands musées
français peuvent réaliser actuellement
15 % de leur ventes de billets via Internet. Même
constat dans le domaine du sport : un taux de 15 %
d'achats en ligne de billets pour assister à
des matchs de grands clubs de football français
ne l'étonne pas. Les proportions sont très
variables en fonction des événements.
Atteindre des niveaux de 50 % voire 60 % sont
jugés à terme réalistes.
En France, la billeterie en ligne emprunte des réseaux
de distribution spécifiques : services Internet
dédiés (TicketNet.fr,
TicketClic.fr)
ou compris dans un magasins en ligne avec une offre
produits plus vaste (produits culturels pour Fnac.com
ou vente de voyages en ligne sur LastMinute.fr
par exemple). Ses différents acteurs, qui travaillent
de manière plus ou moins approfondie avec les
propriétaires de salles de spectacles ou de producteurs
d'événements, peuvent faire preuve de
flexibilité en fonction du stock de billets à
écouler. Ils sont également assez optimistes
sur le retour sur investissement escompté qui
devrait être assez rapide : d'ici fin 2002 dans
la plupart des prévisions. Il est difficile d'apprécier
les marges car elles dépendent du prix de vente
initial des billets de spectacles et des opérations
promotionnelles qui peuvent être mises en place.
Par exemple, un site spécialisé comme
TheatreOnline.com (cf article
JDNet du 05/02/01) prend entre 10 et 15 % de
commission sur un billet vendu. Mais les fourchettes
peuvent varier très sensiblement.
Demain
: les principaux acteurs du marché
(*) Ces chiffres concernent uniquement
la vente de billets de cinéma en ligne. Cet autre
réseau de distribution spécifique ne sera
pas pris en compte dans l'enquête.
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