Le marché français
de la distribution de billets de spectacle et de sports
en ligne se résume à trois grands acteurs
: la Fnac
(groupe Pinault-Printemps-Redoute), TicketNet.fr
et TicketClic.fr (OmniTicket Network). Si chacun
a mis en place une stratégie de développement
propre, tous les trois ont un point commun : ils ont
développé des plate-formes de gestion
et d'achat de commandes de billets, avec une extension
sur Internet, qu'ils exploitent pour leur propre compte
sur un service en ligne grand public et qu'ils commercialisent
en marque blanche. Sur ce dernier créneau, la
clientèle visée regroupe les producteurs
et organisateurs de spectacles (salles de concert, etc.)
et de manifestations sportives (clubs de football, fédérations
sportives, organismes internationaux, etc.).
Pour faire face à
ces trois "poids lourds", d'autres acteurs
ont préféré investir des créneaux
spécifiques : c'est le cas de ThéâtreOnline.com,
qui se concentre sur les spectacles de scènes
de théâtres, ou de Divento (Lire
l'article
du JDNet du 25/04/01), qui vise une clientèle
plus haut de gamme.
Le marché de la
billeterie en ligne intéresse un grand nombre
de sites Web à forte audience, du type portails
ou "city guides", qui y trouvent un service
permettant d'enrichir leurs rubriques "sorties".
D'où la tendance à développer des
programmes d'affiliations pour monter un réseau
de sites partenaires. Une des dernières grandes
caractéristiques est la forte propension à
développer une stratégie de vente multi-canaux.
Le minimum requis est le duo site Web/centre d'appels,
indispensable pour espérer draîner une
base clientèle honorable.
La
billetterie représenterait aujourd'hui 15% du
chiffre d'affaires de Fnac.com
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Le leader incontesté
du marché de distribution de billets est la Fnac,
qui a vendu 8,5 millions de billets l'année dernière
via France Billet, une co-entreprise montée
avec le groupe de grande distribution Carrefour.
Pour la filiale de PPR, c'est une position de force
assez logique, puisque l'enseigne est le leader de la
vente de produits culturels en France. La Fnac a ouvert
en octobre une version 2 de son site marchand, où
l'espace billeterie spectacles mêle contenu éditorial
et conseils. L'Internaute peut visualiser les places
qu'il a choisies à travers 1.700 plans de salles.
"La billeterie est l'espace qui génère
le plus de trafic sur Fnac.com, explique Isabelle Delaye,
responsable marketing et services clientèle de la Fnac.
Son audience est supérieure aux rubriques dédiés
aux livres."
Isabelle Delaye reste
discrète sur le chiffre d'affaires généré
par cette activité mais, selon nos informations,
la vente de billets représenterait actuellement
15% du chiffre d'affaires de Fnac.com, soit un montant
d'environ 6 millions de francs. "Pour des spectacles
importants, la commande de billets en ligne peut représenter
entre 5 et 10% des ventes globales. D'ici trois ans,
cette part pourrait représenter 20%", précise
Isabelle Delaye. A l'heure actuelle, poursuit-elle,
"la commande de billets par Internet connaît
une croissance plus forte que via un centre d'appels.
Quant au Minitel, il est clairement en régression."
Historiquement, le réseau Fnac (60 magasins)
s'appuie sur un système informatique de gestion
des stocks et de commandes de billets baptisé
Billettel. Sa base de données peut comprendre
plus de 42.000 événements culturels par
an et 8.000 propositions à un instant T.
Depuis trois ans, la Fnac
partage son savoir-faire avec le groupe Carrefour. Créée
fin 1998, France Billet (dont la Fnac détient
55% à travers un montage de holdings, alors que
Carrefour en possède 45%) est présidée
par... Isabelle Delaye. Carrefour, qui exploite la même
base de données que le distributeur culturel
dans son réseau d'hypermarchés, a lancé
il y a quelques mois offre sur Internet via le site
CarrefourSpectacles.com.
"Il existe toutefois des différences en
termes de marketing, précise Isabelle Delaye.
La Fnac a notamment développpé une politique
promotionnelle intense à destination de ses adhérents
(1,3 million)."
On retrouve également
le système Billetel derrière d'autres
enseignes, des filiales de PPR comme Le Printemps ou
Le Bon Marché, ou bien Géant (grande distribution).
Par ailleurs, France Billet gère les réservations
de spectacles d'offices de tourisme, comme ceux de Paris
et de Marseille. France Billet dispose actuellement
d'une vitrine
sur Internet, qui génère un chiffre
d'affaires de 14 millions de francs par an, mais l'objectif
de la société n'est pas de mettre cette
marque en avant : la co-entreprise tient à rester
prestataire pour le compte de grandes enseignes. Les
développements en ligne font en tout cas l'objet
d'une grande attention et France Billet rénove
actuellement son offre afin de conquérir de nouvelles
parts de marché. En 2001, le volume d'activité
de France Billet devrait s'élever à 660
millions de francs avec une croissance de 10% par rapport
à l'année dernière.
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