La
société française de jeux en ligne
Nevrax
vient de boucler la seconde phase d'un tour de table
de 45,9 millions de francs auprès de ses deux
investisseurs de départ Viventures et Partcom,
l'un des fonds de la Caisse des dépôts
et consignations (CDC),
pour rentrer, selon son cofondateur (*), David Cohen
Corval, dans une phase "de production intensive".
Après un an d'existence , Nevrax a quasiment
bouclé la mise au point de ses systèmes
et devrait donc utiliser une partie des fonds pour la
production de son premier jeu de rôle multi-joueurs
en ligne, Ryzom, dont la sortie officielle est prévue
à la fin 2002.
Le
modèle de revenus de Nevrax sera assez classique
et s'appuyera comme pour, Everquest,
l'une des références du secteur, sur la
vente d'une boîte de jeux et d'un abonnement de
10 dollars par mois pour jouer en ligne. En revanche
Nevrax marquera sa différence avec Everquest
puisque le logiciel sera proposé sous licence
GNU/GPL (General public license) et pourra donc être
enrichi par les développeurs du monde entier.
"Le cycle de notre jeu est prévu pour être
long, explique David Cohen Corval. L'univers du jeu,
très poétique, est appelé ainsi
à évoluer fortement pour que les utilisateurs
puissent explorer de nouvelles piste". Le coeur
de métier de la société ne sera
d'ailleurs pas la technologie, selon lui mais, surtout
"la vente de services associés". "Ryzom
est une matière brute à raffiner. Nous
préférons qu'un opérateur se charge
de la distribution et de la gestion plutôt que
d'intégrer cette compétence, très
coûteuse, en interne" affirme-t-il. La société
recherche d'ailleurs activement ses premier distributeurs
sachant qu'elle souhaite commercialiser son produit
aux Etats-Unis et en Europe pour le lancement. "Le
gros obstacle en Europe était l'usage peu répandu
du haut débit, notamment en France. Mais nous
avons beaucoup travaillé pour que l'internaute
disposant d'un modem 56 K, puisse participer à
Ryzom" avance David Cohen Corval.
En
revanche, le jeu ne devrait pas, au départ, être
accessible depuis les consoles comme la Xbox ou la Playstation,
pourtant présentées comme des futures
portes d'accès à Internet pour les joueurs.
"Nous y réfléchissons activement.
Mais, pour des questions de coûts de développement,
il vaut mieux être prudent actuellement",
confie David Cohen Corval. Selon le président
de Nervax, le point d'équilibre de la société
se situerait à plus de 100.000 utilisateurs payants
à la fin 2003. Basée
à Paris et à Londres, Nevrax emploie 56
personnes et compte notamment dans son comité
stratégie (et non son conseil d'administration,
NDLR) le président d'Universal Interactive
Studios, Jim Wilson, et surtout Richard Stallman, le
fondateur de la Free Software Foundation et grand apôtre
du logiciel libre (Lire son
interview dans JDNet Solutions).
*Le
second cofondateur de la société, Olivier
Lejade, a quitté la société au
début de l'année en raison de "divergences
stratégiques"
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