Début décembre,
le distributeur de films vidéo à la demande
MovieSystem a racheté la société
NTI, la start-up qui exploite le service de vidéo
à la demande sur Internet NetCiné.com.
"Avec cette opération, nous avons dorénavant
une équipe complète en interne spécialisée
dans le streaming, explique Maxime Japy, PDG de MovieSystem
qui ne souhaite pas communiquer sur le montant du rachat.
Mais cette acquisition ne change pas en profondeur notre
modèle : nous voulons toujours travailler sur
les infrastructures des opérateurs diffuseurs."
Pour MovieSystem, l'objectif principal reste donc l'intégration
de services de vidéo à la demande à
la couleur des portails clients. L'un des premiers grands
clients à avoir signé ce type de prestation
est le câblo-opérateur Noos qui proposera
mi-janvier un service de vidéo à la demande
sur son portail.
Dans
cette perspective, le site NetCiné.com est davantage
considéré comme une vitrine de démonstration
du savoir-faire de MovieSystem. Toutefois, le service
en ligne grand public, qui propose actuellement une
soixantaine de films, recense déjà 3.000
comptes abonnés. Le principe proposé sur
ce site est simple : l'internaute achète des
crédits qu'il peut consommer en visionnant des
films streamés. "Nous sentons une certaine
réactivité de la part de la population
internaute connectée en haut débit",
explique Maxime Japy.
Depuis le 5 décembre,
NetCiné.com propose ainsi la bande-annonce de
Yamakasi, les samourais des temps modernes. Le film
produit par Luc Besson sera proposé en vidéo
à la demande prochainement. Yamakasi a pu être
intégré dans le catalogue après
la signature d'un accord exclusif de distribution avec
Europa Corp. (société de production de Luc Besson) et
avec le groupe audiovisuel Pathé (lire l'article
JDNet du 30/07/01).
Or l'arrivée de
Yamakasi sur Internet pose justement la question de
la chronologie des médias : où l'autorisation
de la vidéo à la demande intervient-elle
dans l'enchaînement location-vente-pay per view-télévision
? Une question en cours de négociation actuellement
dans le secteur. "Logiquement, le service de la
vidéo on demand, donc à la carte, devrait
être intégré entre la sortie vidéo
et le pay per view, c'est-à-dire le paiement
à la séance, estime Maxime Japy. La chronologie
des médias a toujours respecté certains
schémas : de la diffusion la plus chère
-le cinéma- à la moins chère -la
télévision-, des services personnalisés
vers une orientation plus mass média."
Autre sujet de réflexion
: le choix du mode de diffusion des films, à
savoir en streaming ou en téléchargement.
Sur ce point, la position de MovieSystem reste ouverte
en fonction des besoins du client portail. "Le
téléchargement, qui est perçu comme
un acte d'achat, pourrait davantage intéresser
des portails e-commerce". Pour se préparer
à ses problèmes de gestion technique,
la société travaille avec Microsoft sur
les questions de Digital right management (DRM).
En dehors de ces perspectives de développement,
Maxime Japy assure que le rapprochement effectué
avec NTI n'est pas la condition pour favoriser un prochain
tour de table. "Nous avons déjà réalisé
plusieurs tours de table avec des fonds d'investissement.
Nous avons engagé 30 millions de francs pour
développer notre plate-forme technique",
assure le PDG de MovieSystem. Celui-reste discret sur
les fonds qui soutiennent sa société.
Compte tenu de son parcours professionnel, on pourrait
imaginer que Pathé (d'où il est issu)
figure parmi les actionnaires. Visiblement, ce n'est
pas le cas. "Pathé regarde attentivement
l'évolution de nos activités mais reste
en dehors de l'actionnariat. Il est vrai qu'à
l'origine, Pathé était dans le capital
de NetCiné. Mais lorsque que nous avons racheté
la société, le groupe n'y était
plus", souligne Maxime Japy.
En 2001, MovieSystem a
réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions
de francs et compte un effectif d'une quinzaine de personnes.
Actuellement, la
société tire la majeure partie de ses
revenus de ses activités de distributeur de cassettes
VHS, en attendant que le marché de la video on
demand trouve réellement ses marques en France
et en Europe. La société surveille naturellement
l'évolution de ce domaine du côté
des Etats-Unis et notamment les projets liés
aux studios cinématographiques américains
initiés cet été. Mais d'autres
conditions sont aujourd'hui nécessaires pour
l'épanouissement de ce type de services en France
et notamment un pourcentage plus important d'internautes
connectés en haut débit.
|