(Article
modifié le 03/01/02) Derrière de sombres
records économiques, l'année écoulée
pourrait bien correspondre au creux de la vague pour
l'Internet américain. Publiés coup sur
coup, deux bilans annuels sur la santé de la
Nouvelle économie aux Etats-Unis arrivent à
une même conclusion : 2001 est l'année
de tous les records en matière de licenciements
et de faillites Internet. Mais, depuis novembre dernier,
la spirale baissière a fortement réduit
son rythme de plongée. Un "effet plancher"
que laissait déjà présager -depuis
novembre également- le comportement des valeurs
TMT sur les places financières.
Sur
le front social, le baromètre américain
des licenciements Internet dressé par la cabinet
Challenger, Gray & Christmas indique que 100 925
emplois ont été perdus l'année
dernière au sein des dotcoms. Un score annuel
en augmentation de 150 % par rapport à 2000.
Mais, dans le même temps, le rythme des licenciements
Internet a diminué de manière très
sensible en novembre et décembre 2001 pour retomber
à des niveaux comparables à ceux de mai
et juin 2000. En novembre et en décembre derniers,
2 901 et 2 403 licenciements ont été
respectivement comptabilisés par le cabinet.
En 2000, sur ces deux mêmes mois, les scores étaient
alors de 8 789 et 10 459. Sur décembre,
en glissement annuel, le nombre de licenciements a baissé
au total de 77 % (et non 335% comme indiqué
par erreur précédemment).
Etats-Unis
: répartition en 2000 et 2001 des fermetures
de dotcoms selon le secteur d'activité
|
Activités |
2000
|
2001
|
Contenu |
27%
|
24%
|
e-Commerce |
54%
|
38%
|
FAI |
8%
|
10%
|
Infrastructure |
8%
|
21%
|
Services
professionnels |
3%
|
7%
|
Source
: Webmergers
Cette
diminution sur les destructions d'emplois est logiquement
corrélée au rythme des fermetures et
des faillites parmi les dotcoms américaines.
Le baromètre Webmergers arrive à un
total de 42 sociétés Internet qui ont
dû cesser leurs activités en novembre
et décembre derniers, soit des niveaux comparables,
ici aussi, à l'été 2000. Il y
a un an, sur la même période, 99 dotcoms
avaient mis la clef sous la porte. Cet infléchissement
n'empêche pas 2001 d'afficher un record annuel
aux Etats-Unis avec 537 fermetures de sociétés
Internet contre 225 en 2000.
Les
deux rapports, qui restent prudents quant à la
persistance de ces premiers signes de redressement (et
notamment sur l'effet temporaire possible des fêtes
de fin d'année), soulignent que la rationalisation
extrême opérée depuis 18 mois dans
le secteur Internet porte ses premiers fruits. Pour
les acteurs qui ont passé ce cap, l'horizon semble
se dégager grâce à un environnement
concurrentiel et économique plus stable.
D'après
Webmergers, ce sont les dotcoms liées au commerce
électronique et au contenu, directement touchées
par l'e-krach de 2000, qui bénéficient
les premières de cet effet plancher. Avec un
temps de latence, la vague de rationalisation s'est
désormais décalée vers les FAI
et les sociétés Internet liées
aux technologies et aux services professionnels. Des
acteurs qui ont été davantage épargnés
dans les mois qui ont suivi l'e-krach de mars 2000.
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