Le Net
Le faux communiqué de presse qui valait 5 millions d'euros
La SEC vient d'identifier l'auteur d'un faux communiqué de presse diffusé en août dernier sur Yahoo Finance. Le document avait provoqué de violents mouvements sur deux titres du Nasdaq. --> (Jeudi 4 janvier 2001)
         

La deuxième grande affaire de fraude boursière Internet au faux communiqué de presse a désormais son présumé coupable : Ned Sneiderman, un Américain de 24 ans domicilié dans le Kentucky. D'après l'enquête de la SEC (Securities Exchange Commission), l'homme serait l'auteur du faux document diffusé le 10 octobre dernier sur Yahoo! Finance. Ce prétendu communiqué de presse, qui disposait d'un en-tête officiel, indiquait que Extreme Networks, une société spécialisée dans les infrastructures broadband, venait de boucler l'acquisition de Viasource Communications, autre société centrée sur les technologies haut débit.

Les deux sociétés, cotées sur le Nasdaq, ont alors enregistré un violent regain d'intérêt de la part des investisseurs. En moins d'une heure, l'action Viasource Communications s'est envolée de plus de 100% pour atteindre les 22 cents, soit un gain de 5,21 millions d'euros sur la capitalisation. Pour la seule journée du 10 octobre, un peu moins d'un million de titres ont été échangés sur la position. Une semaine auparavant, le volume moyen oscillait entre 10.000 et 70.000 actions par jour. Plus de deux heures après la diffusion du faux communiqué de presse, les deux sociétés concernées ont finalement produit un démenti officiel, la SEC ordonnant dans la foulée la suspension des titres concernés.

L'enquête de la SEC, qui a duré près de trois mois, s'est appuyée sur l'analyse des flux financiers avant et après la publication du document "bidon" sur Yahoo. En matière de société cotée, la diffusion de fausse information est en effet souvent motivée par l'appât du gain. Ned Sneiderman, qui vient d'être officiellement poursuivi en justice par la SEC, avait justement passé un important ordre d'achat sur Viasource Communications quelques minutes avant la propagation du faux communiqué de presse.

Cette nouvelle affaire n'est pas s'en rappeler le cas Emulex en août 2000. A l'époque, Mark Jakob, un étudiant américain de 23 ans, avait publié un faux communiqué de presse sur Internet Wire. Le document annonçait le départ du PDG d'Emulex et la révision à la baisse des résultats de l'entreprise spécialisée dans les fibres optiques. En un quart d'heure, le titre de la société perdait plus de 60% de sa valeur sur le Nasdaq, soit 2,1 milliards d'euros de capitalisation. Mark Jakob, qui a acheté puis revendu à découvert des titres Emulex en anticipant la baisse, avait alors empoché 260.000 euros. En juillet dernier, un an après les faits, Mark Jacob a été condamné à payer un total de 505.000 euros de dommages et intérêts en plus du reversement de la manne frauduleusement acquise.

En savoir plus

Ces deux affaires boursières, qui soulignent la puissance de propagation de l'Internet mais aussi les failles de sécurité des portails financiers, ne sont pas uniques dans l'histoire du Net américain. Depuis cinq ans, plusieurs dizaines de communiqués de presse "bidonnés", aux motivations plus ou moins claires, ont été lâchés sur Internet. Fausses créations d'entreprise, fausses alertes sur des produits alimentaires et fausses annonces de décès ont ainsi été introduites, avec plus ou moins de succès, dans la grande boucle du Web. A côté de ces faux documents circulent d'autres armes tout aussi affûtées : les mails canulars et les messages "téléguidés" postés sur quelques forums influents.

[Rédaction, JDNet]
 
 
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