Le groupe Ixo, spécialisé
dans l'édition et les services multimédias
et coté sur le Nouveau marché de la Bourse
de Paris depuis décembre 2000, a entamé
une restructuration de ses activités. Un mouvement
qui se traduit par une réduction d'effectifs
mais aussi une redéfinition du périmètre
de ses actifs. La réflexion touche aussi bien
sa division Ixo Publishing et ses 50 magazines spécialisés
dans différents domaines comme la musique ("Ragga",
"Groove", "Rock Sound", etc.), auto-moto
("Maxi-Moto", "F1 Racing", "Harley",
etc.) ou le multimédia ("Micro Achat",
"Home Ciné DVD", "Netsurf"...)
que ses activités Internet qui comprend neuf
services en ligne (dont le portail de jeux ZoneJeux.com,
le site marchand de matériel informatique TopAchat.com,
le site de rencontres WebSeduction, etc.).
Les trois quarts du chiffre d'affaires - soit 19,9 millions
d'euros pour le troisième trimestre 2001 - proviennent
des activités papier et le reste de l'Internet.
"En 2002, nous voudrions procéder à
un rééquilibrage entre différentes
formes de revenus tirés d'un support unique.
Ce serait plus pertinent qu'une distinction entre deux
secteurs d'activité, le papier et Internet",
commente Jérôme Rigaud, directeur général
du groupe. Pour Internet, l'accent sera mis sur le développement
de services "premiums" (payant) et le commerce
électronique. Un zoom sur les revenus publicitaires
("on" et "offline") est assez révélateur.
En partant de la base d'un chiffre d'affaires global
2001 de 65 millions d'euros (les chiffres définitifs
sont en clôture de compte), les revenus publicitaires
presse devraient représenter 13 à 15 millions
d'euros (20 %) et la partie
"e-pub" se situerait entre 1 et 2 millions
d'euros.
Si l'on prend les projets Internet un par un, les développements
des sites reposant uniquement sur des revenus publicitaires
sont remis en cause. La direction d'Ixo ne cache pas
d'ailleurs son intention de couper pour l'année
2002 le financement du portail francophone Francité,
dont il détient la moitié du capital.
"C'est une décision qui a été
prise par le conseil d'administration d'Ixo compte tenu
du manque de visibilité sur une activité
de portail pur", explique Jérôme Rigaud.
"Ce qui ne veut pas dire nécessairement
que nous vendrons nos parts dans Francité. Le
portail doit apprendre à être autonome
en terme de financement. Nous ne voulons plus soutenir
seuls son activité sans un réel signe
de reprise de l'e-pub", précise le porte-parole
du groupe d'édition.
Du côté de
Francité, dont le reste du capital est détenu
par les fondateurs québécois et français,
on ne donne pas d'éléments supplémentaires
sur les intentions d'Ixo. Jérôme Rigaud
assure que le motif de la désaffection d'Ixo
n'est pas lié aux pertes de Francité "qui
resteront assez significatives pour 2001". Le manager
ne chifffre toutefois pas leur ampleur exacte. Dans
la galaxie Ixo, d'autres sites qui tournent autour de
l'audience semblent épargnés pour le moment
: c'est le cas du portail musical Wattmusic.com, lancé
en mars 2001.
D'autres actifs Internet
semblent attirer davantage l'attention. C'est le cas
du site de vente de matériel informatique TopAchat.com,
lancé en 1999. Pour sa première année
d'exploitation pleine (année 2000), le site marchand
a réalisé un chiffre d'affaires de 52
millions de francs. Il devait réaliser le triple
sur l'année 2001. Quant aux autres services,
l'objectif est d'élaborer des offres "premiums"
: le portail de jeux ZoneJeux.com a lancé fin
octobre une gamme de formules ciblées par profils
de joueurs sous forme de micropaiements ou d'abonnements.
Son service de rencontres WebSeduction.com a lancé
également des projets dans ce sens. Le sort d'autres
services en ligne reste en suspens : c'est le cas de
ZoneMicro.com, qui a pourtant été récemment
relancé.
Un des aspects du plan d'économie concerne la
réduction progressive des effectifs. Pour sa
partie Internet, Ixo tourne avec des petites équipes.
Les suppressions de postes ont été annoncées
"au cas par cas" dans la courant de l'année
2001. Au total, entre 25 et 30 % de l'effectif
global d'Ixo ont été concernés.
En 2002, l'effectif devrait descendre légèrement
en dessous de 400 personnes, selon Jérôme
Rigaud. En
décembre, le groupe comptait 450 salariés.
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