"L'expérience
n'a pas été probante". C'est en ces
termes que le service de communication de TF1 justifie
l'arrêt de TF1Music.fr, un service de CD à
la carte lancé en septembre 2001. L'information,
révélée par la newsletter du magazine
Stratégies, a été confirmée
par le groupe audiovisuel. Mais TF1 ne donne pas plus
d'éléments sur les motifs de la fermeture
de TF1Music.fr, qui permettait la constitution de compilations
personnalisées à partir d'un catalogue
en ligne.
Des
raisons peuvent être avancées : dans le
désordre, la difficulté de constituer
une base de données d'artistes suffisamment intéressante
pour les internautes, la navigation sur TF1Music.fr
parfois déroutante, l'absence de moteur de recherche
ou les prix finaux pratiqués (environ 20 euros)
rarement compétitifs face aux compilations proposées
dans les magasins. Michel Kluber, PDG de la filiale
Télé Shopping du groupe audiovisuel, auquel
était rattaché TF1Music.fr, évoquait
la difficulté d'alimenter le catalogue lors du
lancement du service. a chaque fois que TF1Music.fr
voulait ajouter des titres d'un artiste rattaché
à une maison de production, il fallait au préalable
que celle-ci signe des avenants avec le chanteur concerné
pour l'exploitation de ses oeuvres sur Internet. C'est
pourquoi, par exemple, BMG France a accepté que
le groupe britannique Eurythmics intègre TF1Music.fr
alors que d'autres artistes du label, comme Patrick
Bruel ou Madonna, en était exclus.
En quatre mois d'activité,
TF1Music.fr était toutefois parvenu à
négocié des partenariats stratégiques
avec plusieurs maisons de disques importantes (Universal
Music, Warner Music France, BMG) et des labels indépendants.
Le service pouvait également compter sur Une
Musique, le label "'maison" de TF1. Mais l'arrêt
du service va mettre fin à ces partenariats,
tout comme à celui avec e-NRJ : en décembre,
la filiale Internet du groupe radiophonique avait commencé
à promouvoir ce service de CD à la carte
sur ses sites. Un mois plus tôt, c'est le groupe
FAI/média Tiscali qui avait annoncé la
signature d'un partenariat resté virtuel.
Lors du lancement de TF1Music.fr,
Michel Kluber avait affiché ses ambitions : 200.000
ventes de CD en 2002. Fin 2003-début 2004, le service
en ligne visait un chiffre d'affaires de 20 millions
d'euros. Il
n'était pas le premier sur ce créneau.
L'ex-FranceMP3 avait ouvert un service de compilations
personnalisées et Alapage.com (&Wanadoo)
s'est également lancé (le service est
très discrèterment proposé sur
le site de produits culturels). Mais la pertinence de
ce type de service doté d'un catalogue exigu
reste à prouver à l'heure où les
majors de la musique lancent leurs propres plate-formes
comme PressPlay (Universal/Sony) ou MusicNet (BMG/Warner/EMI).
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