Pour le fournisseur de
services de communication électronique I-Media, c'est
la fin d'un marathon. La société française,
créée en 1992, vient de récupérer
son nom de domaine i-media.com, qui lui échappait
depuis 1995. La bataille a été longue.
Depuis six ans, Jean-David Benichou, PDG de la société,
voulait légitimement disposer ce nom de domaine,
qui correspond à la raison sociale de son entreprise.
Tout
commence an 1995 : Jean-David Benichou fait appel
au service d'un registrar français et paie en
ligne avec sa carte bancaire. Mais, par un étonnant
concours de circonstance, une société
américaine entreprend simultanément la
même démarche. Il sembler alors que le
délais de vérification du paiement par
carte (24 heures) ait permis à la société
américaine de remporter la mise, qui prend possession
du nom de domaine. Or en matière de dépôt
de nom de domaine en ".com", la règle
du "premier arrivé, premier servi"
est impitoyable.
I-Media commence alors les discussions avec son homonyme
américain pour la cession du nom de domaine.
"Il est difficile de parler de chantage, se rappelle
Jean Nomdedeu, directeur marketing d'I-Media. Cela entrait
davantage dans un cadre de relation commerciale. Le
détenteur du nom de domaine n'avait pas d'activité
dans notre secteur et aucun de ses produits n'avait
pour nom
i-Media." Les premières négociations
sont malgré tout difficiles : le propriétaire
américain du nom de domaine demande un montant
supérieur à un million de francs pour
céder ses droits.
Une somme que Jean-David
Benichou juge exhorbitante. Les discussions sont alors
interrompues. Pour contourner le problème, aa
société française décide
de communiquer sur Internet par le biais d'autres URL
comme imedia-direct.com ou des adresses déclinées
en fonction des supports de transmission (imedia-mail.com,
imedia-fax.com, etc.).
Mais finalement, les négociations
reprennent courant 1999. Après deux années
de tractations, elles viennent seulement d'aboutir.
En décembre dernier, le détenteur américain
a accepté la vente du nom de domaine convoité
pour un prix "raisonnable" dont le montant
exacte n'est pas communiqué mais qui correspondrait
à "deux pages de publicité dans la
presse". Le rachat s'est fait par le biais de cabinets
d'avocats. I-Media n'a pas jugé utile de recourir
au Centre d'arbitrage et de médiation de l'Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle,
en charge des litiges relatifs aux noms de domaine.
Dorénavant en possession
de ce nouveau nom de domaine, I-Media vient d'ouvrir
la nouvelle version de son site corporate. La société
indique gérer plus de 5.000 campagnes de marketing
et d'information par mois et a envoyé près de 700 millions
de messages électroniques en 2001 (e-mail, fax, SMS
et voix). Elle recenserait 3 000 entreprises clientes
dans différents domaines (édition, banque,
tourisme, finance, services
). "Nous allons commencer
le référencement du site. Nous faisons
appel à un collaborateur en interne spécialisé
dans ce domaine", précise Jean Nomdedeu.
Toutefois, il manque encore un trophée au tableau
de chasse de l'entreprise : i-media.fr qui est détenu
par la société Sedidrill, spécialisée
dans... la géotechnique (fabricant de machines
de forage). "Mais son propriétaire actuel ne souhaite
malheureusement pas vendre cette adresse."
Les
variations en ".com" et ".fr"
autour de la sonorité I-Media
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Noms
de domaine
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Propriétaire
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Groupe
dédié aux
semi-conducteurs (US)
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Société
dédiée aux logiciels d'inspections
télévisée (F)
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Fournisseur
de services
d'e-messaging (F)
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Sedidrill dans le domaine de la géotechnique
(F)
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Solutions
technologiques pour les grandes entreprises (US)
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Solutions
de streaming (US)
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"impossible
à trouver"
(nom retenu par Internatione Transporte Hilmerich
en Allemagne)
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régie
publicitaire en ligne
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"Site
en construction" (nom de domaine détenu
par Cyril Zimmerman, PDG de la régie Hi-Media)
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Quoiqu'il en soit, un
bon travail de référencement ne sera effectivement
pas de trop, compte tenu des déclinaisons phonétiques
possibles à partir de la marque I-Media. Après
une recherche rapide, le JDNet a répertorié
sur un tableau (non exhaustif) une petite dizaine d'entreprises
disposant d'une URL phonétiquement proche en".com"
et en ".fr".
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